My Joy
Road-movie, amour et kalachnikov
pour ce film Russe-Ukrainien
Allemagne/Ukraine/Pays-Bas/France
2010 – 2h07
Réalisation/scénario : Serguei Loznitsa - Image : Oleg Muta -
Interpr. : Victor Nemets, Vlad Ivanov, Maria Varsami, Vladimir Golovin, Olga Shuvalova
L’errance d’un jeune camionneur sur les routes russes, au fil de ses rencontres : des flics véreux, un vieux marqué par la guerre, une petite prostituée.
Serguei Loznitsa s’est inspiré d’histoires racontées par des vagabonds croisés au gré des documentaires qu’il tourne dans son pays depuis 1997. Il en résulte un film pur et dur, superbe et désespéré, sur une Russie marquée du sceau de la folie, où l’homme est un loup pour l’homme.
Un film authentiquement « déroutant » et construit en étoile, la caméra bifurquant parfois sur un personnage secondaire.
« Je voulais faire un film d’amour, mais comme ça arrive fréquemment avec les Russes, quelque soit votre projet, vous finissez avec une kalatchnikov » (S.Loznitsa)
Ce qu’en dit TELERAMA, extrait : “C'est un film intraitable. Ambitieux. Inventif : on songe à ce plan étonnant où, dans une foule, le héros se fait bousculer par un type, porteur de la violence bornée, obtuse, qui semble avoir envahi les esprits. Film suffisamment orgueilleux, aussi, pour frôler, après une première heure splendide, un côté donneur de leçons très appuyé. C'est que, comme bien des Slaves - Tolstoï ou Soljenitsyne, pour ne citer que les plus grands -, Sergueï Loznitsa aime bien jouer les prophètes, voire les Cassandre. Eclairer le sombre destin du monde. Ce que le cinéaste détaille ici, c'est tout simplement l'intolérable disparition de l'humain en l'homme : comment, à force d'intolérance, d'incompréhension et d'aveuglement, la Russie est devenue ce qu'elle est, ce pays de dingues privés d'âme...” L’article complet
Ce qu’en dit Le Monde, extrait :
“Lors du dernier Festival de Cannes, My Joy a concouru sous les couleurs ukrainiennes. Mais on ne peut imaginer film plus russe que celui-là. D'abord baigné d'une mélancolie inquiète, ce road-movie qui voyage aussi bien dans le temps que dans l'espace vire au noir le plus profond et devient une lamentation qui émeut autant qu'elle effraie sur la violence omniprésente qui maudit la vie de chacun et chacune.
En découvrant cette œuvre forte, on a peine à imaginer que Sergueï Loznitsa, son auteur, fait ici ses débuts dans la fiction (c'est un documentariste chevronné). La trajectoire du film est menée avec une assurance virtuose, exigeant une attention de chaque seconde. A Cannes, où l'on dort parfois pendant les projections, on a pu trouver le film "abscons", il est en fait d'une précision diabolique. " Lire l’article complet
Bon film
GA