Ce samedi un film roumain vous attend :
Un etaj mai jos
Roumanie-France-Allemagne 2015 - 1h33
Réal. : Radu Muntean - Scenar. : Razvan Radulescu, Alexandru Baclu, Radu Muntean - Interpr. : Teodor Corban, Iulian Postelnicu, Iona Flora - Musique : Christian Stefanescu - Images : Tudor Lucaciu
*En rentrant chez lui, Patrascu perçoit derrière une porte au deuxième étage de son immeuble les bruits d’une violente dispute amoureuse. Quelques heures plus tard le corps d’une femme est découvert. Ses soupçons se portent sur Vali, le voisin du premier. Bien qu’il soit le seul à savoir, Patrascu ne se rend pas à la police… même lorsque Vali commence à s’immiscer dans sa vie et dans sa famille. Mais la culpabilité va petit à petit venir ronger l’ordre routinier du quotidien.*Ce qui intéresse Radu Muntean et qui constitue l’intrigante singularité de son film, c’est de faire d’un dilemme moral l’argument d’un thriller mental, une sorte de film d’horreur réaliste où le mal serait intérieur, intime. Seul avec son secret, son personnage opaque se heurte pour la première fois à sa conscience, au doute, à la culpabilité qui, tels des virus, se propagent dans son quotidien et altèrent ses perceptions.
Avec une économie de moyens sidérante, incarnée par une séquence nocturne anti-spectaculaire, le cinéaste déploie un climat de terreur sourde et diablement anxiogène qui révèle le grand projet de cette nouvelle génération d’auteurs roumains : faire jaillir des environnements les plus réalistes et anonymes les images d’une horreur contemporaine.
Pouvez-vous expliquer quel est le métier ou la profession de votre personnage principal ?
Radu Muntean : Je pense que c’est un peu difficile à comprendre, mais ce n’est pas fictionnel. C’est un véritable métier et en fait ce personnage est inspiré d’un modèle tout à fait réel. J’ai encore son numéro de téléphone sur moi. Il m’aide pour les immatriculations de voiture, mais aussi pour toute la bureaucratie, il prend toute la pression sur lui. Car c’est un très long processus d’enregistrer et d’immatriculer une voiture. Mais ce type est très professionnel, il a le contrôle de tout ça. Il n’est pas très cher et avec lui tout est réglé en deux heures. Sinon, ça peut prendre très, très longtemps… Ça existe pour d’autres domaines… Par exemple si vous voulez construire une maison, vous avez besoin d’un type comme lui, pour avoir tous les permis, les papiers, etc. Voir la page
Ce qu'en dit RFI :
La figure centrale du film s’appelle Sandu Patrascu. Ce quinquagénaire porte ses polos rayés aussi stoïquement que son « bide » de père de famille dans une vie ostentatoirement tranquille. Un personnage qui fait penser à Ulrich dans le roman culte L’Homme sans qualités de Robert Musil. Sauf qu’ici, nulle question de dresser le portrait d’un siècle qui se dirige vers la catastrophe. Radu Muntean fait une sorte d’IRM psychologique d’un être postcommuniste dans l’ère capitaliste et digitale. Lire la page
Bon film