Film du samedi 29 novembre

ABSOLUTE WILSON
USA 2006 – 1h45

Réal et scén : Katharina Otto Bernstein - Image : Ian Saladyga et Eric See Franz - Montage : Bernardine Colish et Joseph Ruscitto - Musique : Miriam Cutler - Prod : Film Manufacturers Inc. - Interventions : Robert Wilson, Tom Waits, Philip Glass, William Burroughs, Jessye Norman, Susan Sontag, David Byrne

Ce documentaire est le portrait de l'un des papes du théâtre d'avant-garde, le légendaire Robert Wilson. Il est présenté comme un homme entier, sincère, qui parle de sa vie aisément et sans retenue : son bégaiement et son enfance solitaire au Texas, son travail créatif, artistique et thérapeutique avec des enfants infirmes, son départ du Texas et sa fascination pour l'effervescence culturelle du New-York des années 60. Apparaît alors une vie pleine de couleurs, de rythmes et de sensations.

Ce qui rend le film poignant, c'est la façon dont on découvre qu'à travers de multiples épreuves, Bob Wilson s'est façonné son propre univers artistique et esthétique en travaillant sur des opéras et des spectacles qui ont fait date dans l'histoire du théâtre contemporain.
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Film du samedi 22 novembre

A BIGGER SPLASH
GB 1974 – 1h41

Réal : Jack Hazan - Interpr : David Hockney, Peter Schlesinger, Celia Bitwell, Ossie Clark

En 1970, Jack Hazan propose à David Hockney de réaliser un documentaire en le suivant partout, de sa douche à son atelier, des soirées branchées de la City aux appartements de ses proches : "J'ai vu ces tableaux et je me suis tout de suite dit : c'est génial. Il y avait une espèce de tension au sein même des tableaux…"

A Bigger Splash suit donc le quotidien de Hockney, colle à sa silhouette de dandy et dévoile certains de ceux (le designer Ossie Clark, Peter Schlesinger, amant de Hockney, et Henry Geldzahler, conservateur du Metropolitan Museum) qui accompagnent la genèse de "Portrait of an artist", une des plus belles oeuvres du peintre.

Le film évoque le swinging London et son insouciance et saisit remarquablement la superficialité d'un certain mode de vie californien, mais il met aussi à jour toute la mélancolie qui s'y rattache et restitue l'angoisse diffuse qui sourd des oeuvres de Hockney.
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Film du samedi 15 novembre

COULEURS D’ORCHESTRE
France 2007 – 2h
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Réalisation et scénario : Marie-Claude Treilhou - Images : Raphaël O'Byrne - Montage : Kadisha Bariha - Production : Les Films d'ici - Co-production : Orchestre de Paris
Avec l'Orchestre de Paris et Christoph Eschenbach


Sans être pesamment didactique, ce film s'adresse à un public beaucoup plus large que celui des mélomanes. Marie-Claude Treilhou nous immerge dans un univers dédié à la musique en observant le travail de l'Orchestre de Paris, véritable monde avec ses 119 musiciens et son équipe administrative : tous ceux qui, chacun à sa manière, jouent leur partition pour faire naître une symphonie classique ou un concert contemporain.
Avec une attention minutieuse, elle compose le portrait d'une communauté, des plus infimes détails jusqu'à l'aboutissement d'un concert.

Sans commentaire, sans autre fil rouge que la musique elle-même, omniprésente jusqu'au fond des couloirs, cet étonnant documentaire rassemble des instants, des moments fugaces ou fulgurants mais révèle finalement une unité rare, la grâce de vivre et de jouer ensemble.
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Film du samedi 8 novembre

SI LE VENT SOULÈVE LES SABLES
Belgique/France 2006 – 1h36

Réalisation et scénario : Marion Hänsel, d'après le roman "Chamelle" de Marc Durin-Valois - Images : Walter Vanden Ende - Montage : Michèle Hubinon - Musique : René-Marc Bini - Production : Man's Film et ASAP Films - Interprétation : Isaaka Sawadogo, Karemera Umulinga, Asma Nouman, Saïd Abdallah Mohamed, Ahmed Ibrahim Mohamed

D'un côté, le désert qui s'étend inexorablement, la saison sèche qui ne veut plus finir, l'eau qui devient trop rare. De l'autre, la guerre qui menace et inquiète. Les habitants fuient vers le Sud, sauf Rahne, seul lettré du village, qui part vers l'Est, avec sa famille. Ils emportent leur seule richesse : les animaux…

"Si le vent" est filmé dans le respect apparent des canons du cinéma spectacle, scénario vissé, images soignées pour décrire des paysages d'une grande beauté plastique, interprétation parfaitement calibrée. Mais, au-delà de ces apparences, le film refuse le sentimentalisme, capte les événements les plus tragiques à distance, sans laisser à l'émotion le temps de se répandre. Le film ne cherche pas à cacher sa vraie nature : celle d'une histoire africaine, contée par des européens. Cette honnêteté est aussi une de ses qualités.

La page de "ALLOCINE"sur le film.