BERNARD PERREAU NOUS A QUITTES


Cher(e)s ami(e)s de l' APAC  
C'est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris le décès, mardi  6 décembre 2016, de Bernard PERREAU, président de l'APAC.  Malgré ce cancer qui le faisait beaucoup souffrir, depuis plusieurs années,  il a continué à animer  l'APAC et son ciné-club, sans oublier ses engagements dans la vie culturelle. Il avait préparé la saison 2016-2017 qui doit se clôturer par le film de Frank Capra « La vie est belle ». La sienne le fut, une belle vie de cinéphile humaniste. Sa curiosité le poussait à chercher des perles rares parmi des films peu distribués, et il aimait les partager avec nous. Nous ferons tout notre possible pour terminer la saison 2016-2017 comme il l'avait prévue. Quel plus bel hommage que ces 11 films que vous pourrez voir en sa mémoire ?
L'ÉQUIPE DE L'APAC
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Les obsèques auront lieu mercredi 14 décembre 2016
 à 14h00 à St Pierre Du Martroi à Orléans
et l'inhumation vers 15h30
au grand cimetière d'Orléans
Boulevard Victor Hugo
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L'hommage de l'APAC à Bernard Perreau  
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L'article de MAGCENTRE
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Le mot de Jean-Pierre Sueur, sénateur du Loiret

On le sait : l’Association culturelle Art et Culture (APAC), créée par Marcel Reggui, amoureux de culture, fut un véritable creuset culturel à Orléans. L’APAC est à l’origine des Journées cinématographiques, de l’Association pour le Théâtre aujourd’hui à Orléans (ATAO), des semaines musicales d’Orléans.
Après le décès de Marcel Reggui, Bernard Perreau avait repris le flambeau, faisant vivre depuis des années, avec passion, le ciné-club de l’APAC, programmant, chaque saison, des films originaux de grande qualité, loin des circuits et intérêts commerciaux.
Bernard était dévoué, chaleureux, amical.
Un grand merci, cher Bernard.
Jean-Pierre Sueur

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Un article de La République du Centre



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Bernard et Henriette Reggui en 2008
à la fête de l'amitié qu'il organisait chaque année.



Fête de l'amitié le 25 juin 2017 à 12h00 à Godonville

   
Le lettre d'Henriette Reggui

Chers amis
Vous avez sans doute entendu parler de cette rumeur qui se propage dans les milieux bien informés de la ville. L’APAC se meurt, l’APAC est morte, et ce qui est curieux,  c’est que cette rumeur est vraie. Après des années au service de la culture, l’APAC a rendu les armes, mettant ainsi un point final à une longue histoire. Cette association d’Art et de Culture qui se voulait populaire fut donc fondée par Marcel Reggui qui en garda la direction jusqu’à sa mort en 1996. Ce fut alors Bernard Perreau , aidé de quelques fidèles qui assura la relève et qui permit à l’APAC de continuer ses activités pendant plus de 20 ans. Pour diverses raisons, il nous a paru difficile de continuer davantage et il fut décidé que l’APAC cesserait d’exister laissant ainsi la place à d’autres initiatives.
Pour célébrer ce départ, pour en faire un jour de fête, nous avons voulu vous offrir un concert comme d’habitude à Godonville. Il nous donnera l’occasion de nous retrouver une dernière fois et surtout de remercier ceux qui nous ont accueillis si longtemps avec tant d’amitié : Gérard et Renée Hery à la Maugerie et Roland et Michèle Garnier à Godonville.
Ce sera la fin d’une belle aventure qui, si elle n’est pas inscrite dans les annales de la cité le sera au moins dans la mémoire de ceux et de celles qui seront allés au moins une fois à la Fête de l’Amitié.
Amicalement à vous tous ( même si je ne vous connais pas ).
Henriette Reggui

N’oubliez pas. Ce sera le dimanche 25 juin à Godonville
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LE LIEU
 Ferme de Godonville, OUZOUER LE MARCHE (41)
Sortir d’Orléans par le Faubourg Saint-Jean.
A Ormes, au rond-point après l’église, prendre la R.N. 157, direction Le Mans.
Traverser OUZOUER et, sur la droite, prendre la direction de TRIPLEVILLE.
 A 1Km800, sur la gauche : pancarte GODONVILLE.

LA FÊTE
 12 H 00 -  La coupe de l’amitié offerte par l’APAC  est suivie du  pique-nique traditionnel (chacun apporte ses provisions et un siège)

  15 H 00  -  Concert de clôture -- (gratuit)
                            Sarah  LEDOUX – Violoncelle
                            Dania AL TABBAA  - Piano
Au programme : Lizt, Debussy, Webern, Chostakovitch, Dvorak

RSVP 
Afin de nous organiser au mieux, nous avons besoin de savoir combien de personnes souhaitent venir. Merci de nous prévenir si vous pensez venir et à combien, en envoyant un mail à : 

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Plus d’infos sous peu sur ce blog et par mail 


Renseignement :  02 38 77 05 60  le jour du concert : 06 79 81 47 05

Mardi 4 avril 2017 à 20h00 au cinéma Les Carmes

Le cinéma LES CARMES et l'APAC
 organisent une soirée-hommage à 
Bernard PERREAU.

 Nous évoquerons notre ami récemment disparu 
avant la projection d'un film qu'il appréciait :

OTTO E MEZZO

Fellini - 1963 - 2h 18m
 copie restaurée

Réalisation : Federico Fellini - Scénario : Federico Fellini, Tullio Pinelli, Ennio Flaiano et Brunello Rondi -Acteurs principaux : Marcello Mastroianni, Anouk Aimée, Claudia Cardinale, Sandra Milo, Barbara Steele  - Direction artistique : Piero Gherardi - Décors : Piero Gherardi - Costumes : Piero Gherardi, Leonor Fini - Photographie : Gianni Di Venanzo - Cadreur : Pasquale De Santis - Son : Mario Faraoni, Alberto Bartolomei - Montage : Leo Cattozzo - Musique originale : Nino Rota - Musique pré-existante : Gioacchino Rossini, Richard Wagner, Franz Lehár - Chanson originale : "Paris Canaille" (Léo Ferré)

Durant son tournage, le film s'appelait La bella confusione (Le beau désordre). Le titre énigmatique qu'il a pris ensuite renvoie à sa place dans l'œuvre de Fellini. Il venait en effet après sept long-métrages et les sketches Agence matrimoniale de L'amour à la ville et La tentation du docteur Antonio de Boccace 70 qui, au vu de leur durée, ne comptaient ensemble que pour un demi-film. Il est aussi possible que le titre fasse référence au nombre de bobines 35 mm sur lequel il était impressionné une fois fini. Chaque bobine dure en effet entre 15 et 20 minutes. On notera cependant que le film aurait pu tenir sur huit bobines et qu'il aurait fallu attendre la toute fin de la production pour avoir une telle idée. Or il semble bien que Fellini fasse une discrète allusion à ce chiffre de huit et demi dans le film lors des premières présentations de Carla et Luisa. Lire la page


C'est le grand tournant dans la carrière de Fellini, qui, trois ans après La Dolce Vita, abandonne la narration néoréaliste pour un langage de fantasmes visuels. Les images, magnifiques, passent sans transition du réel à l'imaginaire, au gré du monde intérieur de Guido, un cinéaste qui soigne une dépression nerveuse dans une station thermale (en fait, Fellini lui-même). Constamment, Guido s'évade de situations embarrassantes en se donnant l'illusion qu'il peut être un autre homme. Mais le désordre du réel et des visions intimes n'est qu'apparent. Voir la page



BANDE ANNONCE


Bon film
GA

Samedi 1 avril 2017 à 20h30 au KID

C'est le dernier film de l'APAC de la saison 2016-2017.
Comme tout ce dernier programme de l'APAC,
il a été choisi par Bernard Perreau,
pour un 1er avril !  C'est :

LA VIE EST BELLE
USA – 1946 – 2h08
Réalisation : Franck Capra - Scénario : Franck Capra, Frances Goodrich, d’après l’oeuvre de Philip Van Doren Stern - Interprétation : James Stewart, Donna Reed, Lionel Barrymore - Musique : Dimitri Tiomkin - Images : Joseph Walker

° Le décès de son père oblige un homme à reprendre l'entreprise familiale de prêts à la construction, qui permet aux plus déshérités de se loger. Il entre en conflit avec l'homme le plus riche de la ville, qui tente de ruiner ses efforts. Au moment où il approche de la victoire, il égare les 8 000 dollars qu'il devait déposer en banque. Le soir de Noël, désespéré, il songe au suicide. C'est alors que le ciel dépêche à ses côtés un ange de seconde classe, qui pour gagner ses ailes devra l'aider à sortir de cette mauvaise passe...

° La critique est unanime.
 Extraits :
Sur un thème vertueux et mélodramatique, Capra a construit une fable irrésistible. A la fois conte de Noël, conte populaire et farce. (Jeanine Baron, La Croix)
++++
La mise en scène de Capra, par son animation (…) ne se contente pas (…) d'une esthétique simple : elle incarne avec justesse une métaphysique de la plénitude. (Alain Masson, Positif)
++++
La fable n'a de raison d'être que par le dynamisme prodigieux que Franck Capra a su lui insuffler. (Le Monde)
++++
Capra et Stewart sur le tournage
++++
Fable morale, sociale, humaine, comédie américaine effervescente, récit fantastique et mélodrame assumé, tout se fond en une composition équilibrée, colorée, inouïe, magistrale. ( Gilbert Salachas, Télérama)
++++
Un film vertigineux qui prouve que le fameux « optimisme » de Capra n’a rien d’un credo scout(…) mais tient plutôt de l’acte de foi quasi désespéré mêlé de réalisme acide. ( Edouard Waintrop, Libération)
++++
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Présentation du film en version originale
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Critique humoristique du film en version française
qui donne un autre regard sur ce film. 
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Bon film
GA
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Samedi 25 mars 2017 à 20h30 au KID

Ce samedi 25 mars 2017
L'APAC vous propose
Un film portugais, d'une rélisatrice brésilienne

LA VENGEANCE D’UNE FEMME
Portugal 2011 – 1h40

Réalisation : Rita Azevedo Gomes - Scénario : Rita Azevedo Gomes, d’après Barbey d’Aurevilly - Interprétation : Rita Durão (la duchesse), Fernando Rodrigues, Isabel Ruth, Hugo Tourita, Duarte Martins, Maria Carré... - Image : Acacio de Almeida - Son : Vasco Pimentel, Joaquim Pinto, Nuno Leonel

° Rita Azevedo Gomes a transposé au Portugal l’une des nouvelles du recueil Les Diaboliques de l’écrivain français Jules Barbey d’Aurevilly, publié en 1874. Victime d’un ennui profond, Roberto, dandy revenu de tout, rencontre une prostituée. Elle se révèle être l’épouse d’un grand d’Espagne, et a vu sous ses yeux mourir son amant, transpercé d’une flèche, dont le cœur a ensuite été dévoré par des chiens. Aveuglée par son désir de vengeance, elle décide de mettre à mal l’honneur de son mari meurtrier en se livrant à la prostitution la plus effrénée.


° Le récit dans le récit qui s’installe fait exploser la linéarité temporelle et spatiale du film. Par des séquences conçues comme des tableaux délicats et lancinants dont l’élégante sobriété n’empêche en rien une fantasmagorie feutrée, Rita Azevedo Gomes confère à son film une étrangeté cotonneuse qui place le spectateur dans la même position que Roberto, hypnotisé par le discours de sa compagne d’une nuit. Une puissante alchimie entre une certaine modernité cinématographique européenne et la convocation d’un cinéma archaïque qui lorgne vers le film muet est la principale singularité de ce film.


Bon film 
GA

Samedi 18 mars 2017 à 20h30 au KID

L'APAC vous propose un film népalais :

Népal – Suisse – Allemagne 2015 – 1h30
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Réalisation : Min Bahamur Bham - Scénario : Min Bahamur Bham, Abinash Bikram Shah - Interprétation : Khadka Raj Nepali, Sukra Raj Rokaya, Jit Bahadur Malla, Hansha Khadka - Musique Jason Kunvar - Image : Aziz Zhambakiyev
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° Dans un petit village du nord du Népal, Prakash et Kiran, deux amis inséparables malgré leur caste différente, décident d’élever une poule afin de gagner un peu d’argent en vendant les oeufs. Mais un jour, la poule disparaît. Pour la retrouver, ils partent en voyage, inconscients des dangers amenés par le fragile cessez-le-feu de la guerre civile.
Sur le papier, Kalo Pothi, un village au Népal semble rassembler tous les ingrédients d’un film pensé dans l’objectif de séduire un public occidental en mal d’exotisme : le Népal, pays pauvre à l’époustouflante beauté, deux enfants pour incarner les personnages principaux, une histoire de poule volée où se côtoient absurde et tragédie rtc… Et pourtant, il n’en est rien. Dès les premiers plans on comprend même que le réalisateur préfère au naturalisme un décalage qui fixe chaque scène et ses protagonistes dans un décor étrangement atemporel. Avec comme arrière fond l’incapacité de la communauté villageoise à s’accorder aux bouleversements politiques de l’époque. Et pourtant, c’est bien ce dont il est question dans ce film : les conflits qui ont secoué le pays entre 1996 et 2006, allant jusqu’à la mise en place d’un système de castes censé séparer les individus et qui re-détermine désormais les repères des Népalais, forcés de s’accommoder d’une présence militaire permanente.
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Bon film
GA

Samedi 11 mars 2017 à 20h30 au KID

Ce samedi

Bienvenue en Abkhazie, au nord-ouest de la Géorgie.
 Un petit coin de paradis rongé par les conflits interethniques
consécutifs à l’éclatement de l’URSS.

l'APAC vous propose un film Estonien-Georgien
en géorgien : მანდარინები  
en estonien : Mandariinid
C'est 
Estonie-Géorgie – 2013 – 1h27

Réalisateur : Zaza Urushadze - Interprètes : Lembit Ulfsak, Elmo Lüganen , Misha Meshki, Giorgi Nakashidze - Scenario : Zaza Urushadze - Musique : Niaz Diasamidse - Image : Rein Kotov

° En 1992, la guerre fait rage en Abkhazie. Un village ne compte plus comme seuls habitants qu’un vieil homme, Ivo, et un producteur de mandarines, Markus, tous deux d’origine estonienne. Markus refuse de quitter sa plantation quand les fruits sont presque mûrs. Le conflit est de plus en plus proche. Ivo décide de venir en aide à Akhmed, un Caucasien blessé, et le cache chez lui. Markus, à son tour, découvre un Géorgien laissé pour mort sur le champ de bataille. Il l’emmène lui aussi chez Ivo. Deux combattants de camps opposés se retrouvent alors sous le même toit…

° Mandarines est le premier film estonien à concourir dans la catégorie « meilleur film étranger » aux Oscars 2015. Sur la très belle musique de Niaz Diasamidze, la mise en scène de Zaza Urushadze fonctionne à l’économie de moyens. Le film, en huis clos dans une modeste demeure, met en avant l’ancrage du conflit : l’attachement à une terre, plus encore qu’à une nation ou à une identité. Le cinéaste ne prend pas parti mais prône la reconnaissance de l’autre. Comment deux ennemis peuvent-ils se respecter ? En quelques scènes de repas, avec toujours en arrière-plan le danger de la guerre si proche, le Tchétchène et le Géorgien se rapprochent avant l’inévitable retour de la violence pour un final qui résume assez bien l’absurdité de la guerre. Zaza Urushadze signe un film humaniste qui célèbre l’amitié entre les peuples.

Un film lent et pourtant dynamique pour traiter de l'isolement, de l'adversité, et des dommages collatéraux, mais surtout de l'humain et de sa générosité. Une belle fable sur la liberté et la tolérance.
Un scénario solide, une photographie peu lumineuse, qui met en avant les décors désolés, servis par la musique sporadique de Niaz Diasamidze. On remarque les acteurs, estonien Lembit Ulfsak (Ivo) et georgien Giorgi Nakashidze (Ahmed) mais tous les rôles sont joués avec justesse. Lire la page
Zaza Urushadze est un réalisateur, scénariste et acteur géorgien . 
En 2013, son film remporte le prix du meilleur film estonien
 au festival du film Nuits noires de Tallinn 2013.
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Bon film
GA

Samedi 4 mars 2017 à 20h30 au KID

L'APAC vous propose un film japonais 
de Mikio Naruse (1964)
Japon 1964 – 1h38
Real. Mikio Naruse - Scenar : Z.Matsuyama,M.Naruse - Interpr. : H. Takamine, Y. Kayama, M. - Kasubue, Y. Shirakawa - Musique : Ichirô Saikô - Images : Jun Yasumoto
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*Veuve de guerre après seulement six mois de mariage, la belle Reiko n’a jamais voulu se remarier. Dix-huit ans plus tard, elle tient toujours à bout de bras la petite épicerie de sa belle-mère, malgré la concurrence des supermarchés. A ceux qui s’étonnent de cette vie de labeur et de privations, Reiko ne cesse d’affirmer son bien-être. Jusqu’à ce que son jeune beau-frère à la vie dissolue lui déclare sa flamme…
* « Comme dans la plupart des mélodrames de M. Naruse, Une femme dans la tourmente (1964) débute dans une relative légèreté pour aller crescendo vers la tragédie. La vision sarcastique et un rien cruelle des relations familiales, l’arrière-plan social sur l’essor de la grande distribution s’effacent peu à peu pour laisser place à la description d’un amour impossible : entre une femme prisonnière du passé et des convenances et un jeune homme de dix ans son cadet. Reiko est une figure familière du cinéma de Naruse : elle est fidèle à son mari au-delà de la mort et elle pousse jusqu’au sacrifice son sens du devoir familial. Mais son aspiration secrète à l’amour subsiste derrière les apparences d’un coeur en hiver. H. Takamine, est, une fois de plus, admirable par sa capacité à contrôler les émotions du personnage. Jusqu’à ce que des larmes trop longtemps refoulées viennent perturber son visage si lisse. Le dernier quart d’heure est bouleversant. » Serge Douhaire TELERAMA
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S’il est aujourd’hui encore méconnu du public occidental malgré environ 80 films au compteur, Mikio Naruse en est un peu fautif, n’ayant jamais cherché à attirer l’attention sur son travail. A cause d’une enfance malheureuse, il restera toujours complexé par ses origines qui feront de lui un éternel pessimiste ; il choisira, comme le feront la plupart de ses personnages, de vivre simplement et de se résigner à son sort sans rechercher une quelconque reconnaissance. Réalisateur très secret, il fut ainsi un peu relégué dans l’ombre par un autre cinéaste de l’intimisme familial, plus disert et œuvrant lui aussi dans le Shomin-Geki (films sur les gens d’origine modeste), Yasujiro Ozu. Naruse est pourtant dans son pays considéré comme l’un des cinq indiscutables maîtres du cinéma national de l’âge d’or classique aux côtés d’Akira Kurosawa, Kenji Mizoguchi, Tomu Uchida et Yasujiro Ozu. Dès le début des années 30, il mettra en scène des mélodrames où, comme dans Midareru, les femmes subissent déjà des sorts contraignants. Mais c’est seulement dans les années 50, avec Le Repas (Meshi), qu’il se mettra à explorer systématiquement toutes les facettes d’un cercle familial toujours en crise, devenant le cinéaste de la souffrance et de la douleur, atténuées cependant par des échappées furtives mais bien réelles sur le bonheur "illusoire" entrevu. Réalistes sans jamais sombrer dans le misérabilisme, mélodramatiques sans jamais aucune grandiloquence, engagés mais rarement militants, les films de Naruse - et Une femme dans la tourmente entre lui aussi parfaitement dans ce cadre - sont extrêmement nuancés et empreints d’un bel humanisme.  Lire la suite


L’avis du « Monde » - à ne pas manquer
Compter parmi les films inédits en salles une œuvre de 1964 n’est pas si courant. Son auteur, Mikio Naruse, est au diapason de cette étrangeté, puisqu’il est sans conteste l’élément le moins identifiable parmi le quatuor des grands classiques japonais célébrés par la cinéphilie mondiale. Né en 1905, mort en 1969, auteur d’une œuvre subtile et économe de ses effets, délibérément diluée dans la grisaille du quotidien et le destin incessamment désappointé des gens ordinaires, il n’a ni l’élégance cruelle de Mizoguchi, ni la précision bouleversante d’Ozu, ni la fièvre lyrique de Kurosawa. Qu’a-t-il donc qui justifie le fait d’être ainsi placé au plus haut degré du temple cinéphilique ? Lire la page
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Une bande annonce


Bon film
GA

Samedi 4 février 2017 à 20h30 au KID

Ce samedi un film roumain vous attend :
Un etaj mai jos 
Roumanie-France-Allemagne 2015 - 1h33
Réal. : Radu Muntean - Scenar. : Razvan Radulescu, Alexandru Baclu, Radu Muntean - Interpr. : Teodor Corban, Iulian Postelnicu, Iona Flora - Musique : Christian Stefanescu - Images : Tudor Lucaciu
*En rentrant chez lui, Patrascu perçoit derrière une porte au deuxième étage de son immeuble les bruits d’une violente dispute amoureuse. Quelques heures plus tard le corps d’une femme est découvert. Ses soupçons se portent sur Vali, le voisin du premier. Bien qu’il soit le seul à savoir, Patrascu ne se rend pas à la police… même lorsque Vali commence à s’immiscer dans sa vie et dans sa famille. Mais la culpabilité va petit à petit venir ronger l’ordre routinier du quotidien.
*Ce qui intéresse Radu Muntean et qui constitue l’intrigante singularité de son film, c’est de faire d’un dilemme moral l’argument d’un thriller mental, une sorte de film d’horreur réaliste où le mal serait intérieur, intime. Seul avec son secret, son personnage opaque se heurte pour la première fois à sa conscience, au doute, à la culpabilité qui, tels des virus, se propagent dans son quotidien et altèrent ses perceptions.
Avec une économie de moyens sidérante, incarnée par une séquence nocturne anti-spectaculaire, le cinéaste déploie un climat de terreur sourde et diablement anxiogène qui révèle le grand projet de cette nouvelle génération d’auteurs roumains : faire jaillir des environnements les plus réalistes et anonymes les images d’une horreur contemporaine.
Pouvez-vous expliquer quel est le métier ou la profession de votre personnage principal ?
Radu Muntean : Je pense que c’est un peu difficile à comprendre, mais ce n’est pas fictionnel. C’est un véritable métier et en fait ce personnage est inspiré d’un modèle tout à fait réel. J’ai encore son numéro de téléphone sur moi. Il m’aide pour les immatriculations de voiture, mais aussi pour toute la bureaucratie, il prend toute la pression sur lui. Car c’est un très long processus d’enregistrer et d’immatriculer une voiture. Mais ce type est très professionnel, il a le contrôle de tout ça. Il n’est pas très cher et avec lui tout est réglé en deux heures. Sinon, ça peut prendre très, très longtemps… Ça existe pour d’autres domaines… Par exemple si vous voulez construire une maison, vous avez besoin d’un type comme lui, pour avoir tous les permis, les papiers, etc. Voir la page
Ce qu'en dit RFI :
La figure centrale du film s’appelle Sandu Patrascu. Ce quinquagénaire porte ses polos rayés aussi stoïquement que son « bide » de père de famille dans une vie ostentatoirement tranquille. Un personnage qui fait penser à Ulrich dans le roman culte  L’Homme sans qualités de Robert Musil. Sauf qu’ici, nulle question de dresser le portrait d’un siècle qui se dirige vers la catastrophe. Radu Muntean fait une sorte d’IRM psychologique d’un être postcommuniste dans l’ère capitaliste et digitale. Lire la page
Bon film

Samedi 28 janvier 2017 à 20h30 au KID

Ce samedi, l'APAC vous propose
un film mexicain
Un monstruo a mil cabezas
Mexique 2015 – 1h14

Réal. : Rodrigo Plà - Scenario : Laura Santullo - Interpr. : Jana Raluy, Sebastiàn Aguirre Boeda, Hugo Albores - Images : Odei Zabaleta
*Dans une tentative désespérée d’obtenir le traitement qui pourrait sauver la vie de son mari, Sonia Bonet part en lutte contre sa compagnie d’assurance aussi négligente que corrompue. Elle et son fils se retrouvent alors pris dans une vertigineuse spirale de violence. Un animal blessé ne pleure pas, il mord.
*Critique du cynisme et des aberrations des grandes compagnies aux accents de road-movie, le film de Rodrigo Plà est servi par des acteurs irréprochables et par une forme précise, un parti-pris esthétique très fort, presque conceptuel. Un sujet universel, une rage qui fait mouche, une touche d’humour noir font de ce film un objet cinématographique qui fonctionne comme une machine de guerre contre le système.
Repéré pour « la Zona » qui avait déjà été un succès apprécié de la critique comme des spectateurs, Rodrigo ,Plà mélange adroitement le thriller et le commentaire social, gagnant sur les deux tableaux : le polar est chargé de dynamite politique alors que la charge sociale est tendue comme un film d’action.

Ce qu'en dit critikat :
Tel est le sujet, dramatique et presque ordinaire, du quatrième long-métrage de Rodrigo Plá (La Zona, La Demora). Or celui-ci, paradoxalement, tâche d’équilibrer la tension dramatique en prenant une certaine distance avec le seul point de vue de la protagoniste désespérée – non en adoptant une posture de refrènement d’une émotion bien présente, mais en faisant circuler son point de vue entre Sonia et les individus qui croisent son chemin. Car le film, tout en suivant scrupuleusement le parcours de la femme et de son fils Darío qui l’accompagne en gardien désapprobateur, le met en scène sous d’autres angles : ceux sous lesquels les victimes, mais aussi quelques témoins de passage observent les événements, et y prennent parfois part plus ou moins malgré eux à des degrés divers, la perspective d’un témoin formulant souvent le hors-champ du témoin précédent. Il s’agit moins de contenir la subjectivité centrale du récit que de mettre en évidence le nombre de subjectivités mises en jeu et de parti-pris engagés, à quel point le drame personnel devient collectif, dépassant même les individus et les strates sociales. Lire la page
Rodrigo plà

Ce qu'en dit lesinrocks :
Amateurs de fables horrifiques, de dragons et d’effets spéciaux, déchantez ! Le monstre à mille têtes de ce film est affreusement banal et plutôt sans visage, on le croise tous les jours : c’est une compagnie d’assurance santé (mais toutes les institutions de ce type sont sans doute visées par le réalisateur). Lire la page
Bon film

Samedi 21 janvier 2017 à 20h30 au KID

L'APAC vous propose un film italien

Italie/France – 2015 – 2h15

Réal. : Stéfano Sollima
Scénario : Stefano Rulli, Giancarlo de Cataldo, Sandro Petragliaz, Carlo Bonini.
Interpr. : Pierfrancesco Favino, Elio Germano, Claudio Amendola, Jean-Luc Anglade

*La SUBURRA, quartier malfamé de Rome, est le théâtre d’un ambitieux projet immobilier. L’Etat, le Vatican et la Mafia sont impliqués. En sept jours, la mécanique va s’enrayer : la Suburra va sombrer et renaître.
*SUBURRA est une adaptation cinématographique du roman du même nom de Carlo BONINI et Giancarlo DE CATALDO. Les deux écrivains ont fait lire les premières ébauches de leur roman à Stefano SOLLIMA et ce dernier a tout de suite pensé à en réaliser une adaptation. « Explorer la coexistence, à Rome, de mondes antagonistes, du luxe du Vatican aux banlieues abandonnées, aux palais abritant les institutions publiques, au sable de la promenade d’Ostie, était enthousiasmant, explique Stefano SOLLIMA.


Critique lepasseurpublique :
Entre deux saisons de l'excellente série Gomorra, Stefano Sollima délaisse la mafia napolitaine pour un retour sur les terres de ses premiers amours télévisuels, Rome, théâtre de Romanzo criminale-la série. Exit les années de plomb, la bande de la Magliana, le doux parfum rétro des seventies et bienvenue dans l'Italie de Berlusconi, entre politiciens véreux et chefs de clans mafieux.
Dans une capitale italienne aux allures de cité millénaire recouverte par les eaux, Suburra nous plonge dans les arcanes du pouvoir, où l’écriture de la loi s’éclaire à la lueur vacillante des bas-fonds. Lire la page

Critique de Critikat :
Avant d’évoquer Suburra, dernier avatar de ce qui semble être une production filmique italienne mainstream enfin capable d’obtenir une reconnaissance internationale, il est nécessaire de revenir aux origines de ce phénomène apparemment nouveau. Venons-y : tout a commencé avec Romanzo Criminale. Car c’est bel et bien à partir de l’excellente fresque de Giancarlo De Cataldo, capable de revisiter l’histoire italienne via celle du crime, tout en conjuguant habilement les codes du roman policier et le souffle épique d’une histoire « générationnelle », qu’a pris naissance une démarche de transposition qui va du film à la série. D’où la présence attendue derrière la caméra de Stefano Sollima, réalisateur qui doit justement sa reconnaissance à deux productions télévisuelles : Romanzo Criminale, et Gomorra. Lire la page


Bon film
GA

Samedi 14 janvier 2017 à 20h30 au KID

En partenariat avec le CERCIL,
l'APAC vous propose

Serbie/Croatie/France - 2012 - 1h30

Réal. : Goran Paskaljevic
Scénario : Filip David, Goran Paskaljevic
Musique : Viatko Stefanovski
Interpr.: Mustafa Nadarevic, Predag Ejdus, Nebojsa Glogovac, Meto Jovanovski, Zafir Hadzimanov, Nada Sargin, Ana Stefanovic.


*Un vieux professeur de musique apprend soudain qu’il a été adopté et que ses parents, juifs, sont morts en déportation.

*Quelque peu oublié depuis « Baril de Poudre » en 1998, le réalisateur serbe Paskaljevic revient avec cette sensible évocation de l’histoire de son pays et de ses cicatrices.

Rongé par une lumière crépusculaire, le film épouse la démarche hésitante et l’attitude abasourdie de son vieux héros qui, découvrant soudain ses origines, déambule dans la ville à la recherche de son histoire, sans en trouver la moindre trace. Il avance ainsi à tâtons dans les rues de Belgrade, découvrant le vieux quartier juif menacé de destruction ainsi qu’un ancien parc d’attraction dont tout le monde a oublié qu’il a servi de camp de concentration. A part les Tsiganes, autres grands oubliés de l’Histoire, tous ceux qu’il croise sont trop occupés à vivre – ou à survivre – pour se soucier de ce qui les a précédés.

C’est tout un pays douloureux, meurtri par les guerres et les crises actuelles qui apparaît – à l’image d’une partition musicale qu’on lui a offerte – inachevée.


Ce qu'en dit Critikat :
La Partition inachevée rappelle que l’histoire de l’ex-Yougoslavie ne fut pas endolorie que par les guerres des années 1990. De nos jours, à Belgrade, un professeur de musique tout juste retraité voit sa vie bouleversée en apprenant qu’il est un enfant adopté et que ses vrais parents, juifs, ont péri dans les années 1940 au camp de concentration nazi de Semlin bâti sur les champs de foire à la lisière de la ville. Par un tour du destin, son père était également musicien, et lui a légué avant de disparaître une partition musicale incomplète, que le professeur se met en devoir de terminer et de faire interpréter à la mémoire de ses origines perdues et retrouvées. Lire la page

Ce qu'en dit filmosphere :
Partition inachevée pose une question essentielle : Est-on défini en tant qu’être humain par son patrimoine génétique ou par sa culture ? Une question à laquelle aucune réponse
définitive n’est donnée, mais plutôt l’idée d’une richesse multiple et incontrôlable. Lire la page

Ce qu'en dit avoir-alire :
De Goran Paskajevic, on garde le souvenir de Anges gardiens (1987), Baril de poudre (1998) et Honeymoons (2009). Le cinéaste a toujours été hanté par le thème des exclusions communautaires et du racisme. Présenté dans plusieurs festivals internationaux, nommé à l’Oscar du meilleur film étranger, La partition inachevée n’échappe pas à la règle. Loin des envolées lyriques et des scénarios très écrits de ses dernières œuvres, cet opus opte pour la simplicité et la sobriété. Lire la page

Bon film
GA