Samedi 4 février 2017 à 20h30 au KID

Ce samedi un film roumain vous attend :
Un etaj mai jos 
Roumanie-France-Allemagne 2015 - 1h33
Réal. : Radu Muntean - Scenar. : Razvan Radulescu, Alexandru Baclu, Radu Muntean - Interpr. : Teodor Corban, Iulian Postelnicu, Iona Flora - Musique : Christian Stefanescu - Images : Tudor Lucaciu
*En rentrant chez lui, Patrascu perçoit derrière une porte au deuxième étage de son immeuble les bruits d’une violente dispute amoureuse. Quelques heures plus tard le corps d’une femme est découvert. Ses soupçons se portent sur Vali, le voisin du premier. Bien qu’il soit le seul à savoir, Patrascu ne se rend pas à la police… même lorsque Vali commence à s’immiscer dans sa vie et dans sa famille. Mais la culpabilité va petit à petit venir ronger l’ordre routinier du quotidien.
*Ce qui intéresse Radu Muntean et qui constitue l’intrigante singularité de son film, c’est de faire d’un dilemme moral l’argument d’un thriller mental, une sorte de film d’horreur réaliste où le mal serait intérieur, intime. Seul avec son secret, son personnage opaque se heurte pour la première fois à sa conscience, au doute, à la culpabilité qui, tels des virus, se propagent dans son quotidien et altèrent ses perceptions.
Avec une économie de moyens sidérante, incarnée par une séquence nocturne anti-spectaculaire, le cinéaste déploie un climat de terreur sourde et diablement anxiogène qui révèle le grand projet de cette nouvelle génération d’auteurs roumains : faire jaillir des environnements les plus réalistes et anonymes les images d’une horreur contemporaine.
Pouvez-vous expliquer quel est le métier ou la profession de votre personnage principal ?
Radu Muntean : Je pense que c’est un peu difficile à comprendre, mais ce n’est pas fictionnel. C’est un véritable métier et en fait ce personnage est inspiré d’un modèle tout à fait réel. J’ai encore son numéro de téléphone sur moi. Il m’aide pour les immatriculations de voiture, mais aussi pour toute la bureaucratie, il prend toute la pression sur lui. Car c’est un très long processus d’enregistrer et d’immatriculer une voiture. Mais ce type est très professionnel, il a le contrôle de tout ça. Il n’est pas très cher et avec lui tout est réglé en deux heures. Sinon, ça peut prendre très, très longtemps… Ça existe pour d’autres domaines… Par exemple si vous voulez construire une maison, vous avez besoin d’un type comme lui, pour avoir tous les permis, les papiers, etc. Voir la page
Ce qu'en dit RFI :
La figure centrale du film s’appelle Sandu Patrascu. Ce quinquagénaire porte ses polos rayés aussi stoïquement que son « bide » de père de famille dans une vie ostentatoirement tranquille. Un personnage qui fait penser à Ulrich dans le roman culte  L’Homme sans qualités de Robert Musil. Sauf qu’ici, nulle question de dresser le portrait d’un siècle qui se dirige vers la catastrophe. Radu Muntean fait une sorte d’IRM psychologique d’un être postcommuniste dans l’ère capitaliste et digitale. Lire la page
Bon film

Samedi 28 janvier 2017 à 20h30 au KID

Ce samedi, l'APAC vous propose
un film mexicain
Un monstruo a mil cabezas
Mexique 2015 – 1h14

Réal. : Rodrigo Plà - Scenario : Laura Santullo - Interpr. : Jana Raluy, Sebastiàn Aguirre Boeda, Hugo Albores - Images : Odei Zabaleta
*Dans une tentative désespérée d’obtenir le traitement qui pourrait sauver la vie de son mari, Sonia Bonet part en lutte contre sa compagnie d’assurance aussi négligente que corrompue. Elle et son fils se retrouvent alors pris dans une vertigineuse spirale de violence. Un animal blessé ne pleure pas, il mord.
*Critique du cynisme et des aberrations des grandes compagnies aux accents de road-movie, le film de Rodrigo Plà est servi par des acteurs irréprochables et par une forme précise, un parti-pris esthétique très fort, presque conceptuel. Un sujet universel, une rage qui fait mouche, une touche d’humour noir font de ce film un objet cinématographique qui fonctionne comme une machine de guerre contre le système.
Repéré pour « la Zona » qui avait déjà été un succès apprécié de la critique comme des spectateurs, Rodrigo ,Plà mélange adroitement le thriller et le commentaire social, gagnant sur les deux tableaux : le polar est chargé de dynamite politique alors que la charge sociale est tendue comme un film d’action.

Ce qu'en dit critikat :
Tel est le sujet, dramatique et presque ordinaire, du quatrième long-métrage de Rodrigo Plá (La Zona, La Demora). Or celui-ci, paradoxalement, tâche d’équilibrer la tension dramatique en prenant une certaine distance avec le seul point de vue de la protagoniste désespérée – non en adoptant une posture de refrènement d’une émotion bien présente, mais en faisant circuler son point de vue entre Sonia et les individus qui croisent son chemin. Car le film, tout en suivant scrupuleusement le parcours de la femme et de son fils Darío qui l’accompagne en gardien désapprobateur, le met en scène sous d’autres angles : ceux sous lesquels les victimes, mais aussi quelques témoins de passage observent les événements, et y prennent parfois part plus ou moins malgré eux à des degrés divers, la perspective d’un témoin formulant souvent le hors-champ du témoin précédent. Il s’agit moins de contenir la subjectivité centrale du récit que de mettre en évidence le nombre de subjectivités mises en jeu et de parti-pris engagés, à quel point le drame personnel devient collectif, dépassant même les individus et les strates sociales. Lire la page
Rodrigo plà

Ce qu'en dit lesinrocks :
Amateurs de fables horrifiques, de dragons et d’effets spéciaux, déchantez ! Le monstre à mille têtes de ce film est affreusement banal et plutôt sans visage, on le croise tous les jours : c’est une compagnie d’assurance santé (mais toutes les institutions de ce type sont sans doute visées par le réalisateur). Lire la page
Bon film

Samedi 21 janvier 2017 à 20h30 au KID

L'APAC vous propose un film italien

Italie/France – 2015 – 2h15

Réal. : Stéfano Sollima
Scénario : Stefano Rulli, Giancarlo de Cataldo, Sandro Petragliaz, Carlo Bonini.
Interpr. : Pierfrancesco Favino, Elio Germano, Claudio Amendola, Jean-Luc Anglade

*La SUBURRA, quartier malfamé de Rome, est le théâtre d’un ambitieux projet immobilier. L’Etat, le Vatican et la Mafia sont impliqués. En sept jours, la mécanique va s’enrayer : la Suburra va sombrer et renaître.
*SUBURRA est une adaptation cinématographique du roman du même nom de Carlo BONINI et Giancarlo DE CATALDO. Les deux écrivains ont fait lire les premières ébauches de leur roman à Stefano SOLLIMA et ce dernier a tout de suite pensé à en réaliser une adaptation. « Explorer la coexistence, à Rome, de mondes antagonistes, du luxe du Vatican aux banlieues abandonnées, aux palais abritant les institutions publiques, au sable de la promenade d’Ostie, était enthousiasmant, explique Stefano SOLLIMA.


Critique lepasseurpublique :
Entre deux saisons de l'excellente série Gomorra, Stefano Sollima délaisse la mafia napolitaine pour un retour sur les terres de ses premiers amours télévisuels, Rome, théâtre de Romanzo criminale-la série. Exit les années de plomb, la bande de la Magliana, le doux parfum rétro des seventies et bienvenue dans l'Italie de Berlusconi, entre politiciens véreux et chefs de clans mafieux.
Dans une capitale italienne aux allures de cité millénaire recouverte par les eaux, Suburra nous plonge dans les arcanes du pouvoir, où l’écriture de la loi s’éclaire à la lueur vacillante des bas-fonds. Lire la page

Critique de Critikat :
Avant d’évoquer Suburra, dernier avatar de ce qui semble être une production filmique italienne mainstream enfin capable d’obtenir une reconnaissance internationale, il est nécessaire de revenir aux origines de ce phénomène apparemment nouveau. Venons-y : tout a commencé avec Romanzo Criminale. Car c’est bel et bien à partir de l’excellente fresque de Giancarlo De Cataldo, capable de revisiter l’histoire italienne via celle du crime, tout en conjuguant habilement les codes du roman policier et le souffle épique d’une histoire « générationnelle », qu’a pris naissance une démarche de transposition qui va du film à la série. D’où la présence attendue derrière la caméra de Stefano Sollima, réalisateur qui doit justement sa reconnaissance à deux productions télévisuelles : Romanzo Criminale, et Gomorra. Lire la page


Bon film
GA

Samedi 14 janvier 2017 à 20h30 au KID

En partenariat avec le CERCIL,
l'APAC vous propose

Serbie/Croatie/France - 2012 - 1h30

Réal. : Goran Paskaljevic
Scénario : Filip David, Goran Paskaljevic
Musique : Viatko Stefanovski
Interpr.: Mustafa Nadarevic, Predag Ejdus, Nebojsa Glogovac, Meto Jovanovski, Zafir Hadzimanov, Nada Sargin, Ana Stefanovic.


*Un vieux professeur de musique apprend soudain qu’il a été adopté et que ses parents, juifs, sont morts en déportation.

*Quelque peu oublié depuis « Baril de Poudre » en 1998, le réalisateur serbe Paskaljevic revient avec cette sensible évocation de l’histoire de son pays et de ses cicatrices.

Rongé par une lumière crépusculaire, le film épouse la démarche hésitante et l’attitude abasourdie de son vieux héros qui, découvrant soudain ses origines, déambule dans la ville à la recherche de son histoire, sans en trouver la moindre trace. Il avance ainsi à tâtons dans les rues de Belgrade, découvrant le vieux quartier juif menacé de destruction ainsi qu’un ancien parc d’attraction dont tout le monde a oublié qu’il a servi de camp de concentration. A part les Tsiganes, autres grands oubliés de l’Histoire, tous ceux qu’il croise sont trop occupés à vivre – ou à survivre – pour se soucier de ce qui les a précédés.

C’est tout un pays douloureux, meurtri par les guerres et les crises actuelles qui apparaît – à l’image d’une partition musicale qu’on lui a offerte – inachevée.


Ce qu'en dit Critikat :
La Partition inachevée rappelle que l’histoire de l’ex-Yougoslavie ne fut pas endolorie que par les guerres des années 1990. De nos jours, à Belgrade, un professeur de musique tout juste retraité voit sa vie bouleversée en apprenant qu’il est un enfant adopté et que ses vrais parents, juifs, ont péri dans les années 1940 au camp de concentration nazi de Semlin bâti sur les champs de foire à la lisière de la ville. Par un tour du destin, son père était également musicien, et lui a légué avant de disparaître une partition musicale incomplète, que le professeur se met en devoir de terminer et de faire interpréter à la mémoire de ses origines perdues et retrouvées. Lire la page

Ce qu'en dit filmosphere :
Partition inachevée pose une question essentielle : Est-on défini en tant qu’être humain par son patrimoine génétique ou par sa culture ? Une question à laquelle aucune réponse
définitive n’est donnée, mais plutôt l’idée d’une richesse multiple et incontrôlable. Lire la page

Ce qu'en dit avoir-alire :
De Goran Paskajevic, on garde le souvenir de Anges gardiens (1987), Baril de poudre (1998) et Honeymoons (2009). Le cinéaste a toujours été hanté par le thème des exclusions communautaires et du racisme. Présenté dans plusieurs festivals internationaux, nommé à l’Oscar du meilleur film étranger, La partition inachevée n’échappe pas à la règle. Loin des envolées lyriques et des scénarios très écrits de ses dernières œuvres, cet opus opte pour la simplicité et la sobriété. Lire la page

Bon film
GA