Samedi 30 janvier 2016 à 20h30 au KID

En partenariat avec
 le CERCIL - Musée Mémorial des enfants du Vel d'Hiv,
nous vous présentons le film d'une lutte pour la vie,
 dans une Pologne occupée par les nazis.

 COURS SANS TE RETOURNER


Lauf Junge lauf
Allemagne/France 2013 – 1h47

Réalisation : Pepe Danquart
Scénario : Heinrich Hadding avec la collaboration de Pepe Danquart, d’après le roman de Uri Orlev Images : Daniel Gottschalk
Musique : Stephan Moucha
Interpr. : Andrzej et Kamil Tkacz, Elisabeth Duda, Itay Tiran, Jeanette Hain, Raine Bock, Katarzyna Bargielowska



1942 – Srulik, un jeune garçon juif polonais, réussit à s’enfuir du ghetto de Varsovie et va de ferme en ferme chercher du travail pour se nourrir. Traqué par les Allemands, son seul moyen de survivre est d’oublier son nom et de cacher qu’il est juif….

Pepe Danquart cherchait « un sujet fort qui permette de réaliser un film historiquement précis, intense et grave et aide à lutter contre l’oubli.» Inspiré par une histoire vraie, il a fait, de ce point de vue, un choix judicieux.


Comment, en effet, ne pas se laisser emporter par l’intensité de la tragédie et la violence du destin d’un enfant promis à la mort, mais aussi et surtout par sa sidérante et malicieuse obstination à survivre ? D’où vient cette force si ce n’est de la promesse qu’il fit à ses parents de leur survivre afin de dire qui ils étaient.
C’est ce dont témoignera toute sa vie Yoram Fridman, celui qui a inspiré l’histoire du petit Srulik, désormais brillant professeur de mathématiques en Israël, où il vit, entouré de sa descendance nombreuse.






Bon film
GA


Samedi 23 janvier 2016 à 20h30 au KID

Un film coréen dont le titre est

Kkeut-Kka-ji-gan-da

En anglais c'est 


Corée du Sud - 2014 – 1h51

Réalisation : Kim Seong-hun
Scenario : Kim Seong-hun et Lee Hae-jun
Images : Kim Tae-sung
Musique : Mok Young-Jin
Interpr. : Lee Sun-gyun, Jo Jin-wong, Jeong Man-sik, Shin Dong-mi, Shin Jung-keun

 En route pour assister aux funérailles de sa mère, et tandis qu’il est visé par une enquête pour corruption, le commissaire Ko Gun-su renverse accidentellement un homme. Pour se couvrir, il décide de cacher le corps dans le cercueil de sa mère. Lorsque l’affaire est découverte, on nomme son adjoint pour mener l’enquête. Et quand l’unique témoin de l’accident se manifeste pour le faire chanter, Gun-su comprend qu’il n’est pas au bout de ses peines.


Le scénario fait s’enchaîner des situations toutes plus tragiques les unes que les autres, mais que l’humour vient toujours désamorcer.
L’accumulation de la malchance de Ko Gun-su est d’ailleurs en elle-même source de comique et l’on pense parfois aux cartoons où le personnage est poursuivi par la poisse, sans jamais mourir. Le réalisateur réussit avec autant d’inventivité que d’habileté à toujours garder l’équilibre entre thriller et comédie, livrant ainsi un film aussi bien ficelé que ludique et jouissif.


Autre veine comique du film : la satire. Bien que Kim Seong-hun se défende d’avoir voulu donner une image négative de la police coréenne, les forces de police présentes dans le film rivalisent de créativité pour illustrer ce que peut être un flic pourri. Cette dénonciation qui ne dit pas son nom est ainsi au coeur du film puisque Ko Gun-su dont le métier est de punir les crimes n’a de cesse que de maquiller le sien.


 «HARD DAY», SOUFFRANCES D’UN RIPOU
Il paraît qu’Hitchcock s’amusait beaucoup de son petit effet dans Psychose lorsque Norman Bates pousse la voiture de sa victime - du moins, celle de sa mère à cet instant du film - dans un marécage. Le véhicule s’enfonce lentement dans les eaux noires avant d’interrompre brutalement sa descente dans l’oubli définitif. Après quelques secondes en suspension, la voiture finit par couler à pic, au grand soulagement du dingo mais aussi du public qui, sans s’en rendre compte, se retrouve soudain gonflé à bloc d’une bouffée d’empathie pour un héros joli garçon mais pas très fréquentable.

Obsèques.
Hard Day, second film du Sud-Coréen Kim Seong-hun, est une variation, drôle, rythmée et cruelle, sur ce principe identificatoire, le personnage principal (campé par Lee Seon-gyoon, vu dans Haewon et les hommes de Hong Sang-soo) collectionnant à peu près tous les travers humainement possibles. Il est le lieutenant Go, pilier de la brigade criminelle de Séoul. C’est surtout un mauvais policier, corrompu jusqu’aux orteils comme tous ses collègues, mais aussi un père nul qui laisse son insupportable gamine faire ce qu’elle veut, un frère lamentable qui ment constamment à sa sœur et probablement un piètre mari car son épouse a déjà fait ses valises quand le film commence.


L’avis du « Monde » : à ne pas manquer
Entre son premier film, une comédie satirique inédite en France, et son deuxième, le corrosif Hard Day qui sort mercredi dans les salles après avoir été révélé, en mai 2014, à la Quinzaine des réalisateurs, le Sud-Coréen Kim Seong-hun aura laissé passer huit ans. Parmi ses nombreux mérites, ce brillant polar qui avance tête baissée, en tension maximale sur la ligne en zigzag d’un scénario tout en chausse-trapes, alternant explosions de violence sèche et contrepoints gaguesques, démontre sans ambages qu’une longue gestation ne produit pas nécessairement d’effets émollients.




Bon film
GA


Samedi 16 janvier 2016 à 20h30 au KID

Nous vous proposons un film américain,
de 2h49 !




Etats-Unis 2011 –2h49

Réalisat.Scenario : Patrick Wang
Images : Frank Barrera
Musique : Chip Taylor, Andy Wagner
Interpr. Sebastian Brodziak, Patrick Wang, Trevor St.John, Lisa Altomare, Susan Kellerman, Konan Mc.Carty

*Chip Hines, un jeune garçon précoce de 6 ans, ne connaît que la vie avec ses deux papas, Cody et Joey – et c’est une belle vie. Mais quand Cody meurt dans un accident, c’est avec force que Chip et son père adoptif réagissent afin de surmonter cette perte et continuer la vie qu’ils construisaient à trois. Mais la tante de Cody obtient la garde de l’enfant. Joey, papa de coeur retrouvera-t-il son fils ?


« Il y a quelque chose d’extra -ordinairement beau dans la relation entre ce père et ce fils dans le film. Cette chose magnifique est sérieusement menacée, et ça me rend furieux quand le monde prend pour cible les belles choses. Ça me donne envie de réagir. Ces menaces se manifestent à propos de la garde de l’enfant, thématique qui tient une place significative dans le film. Et en tant que sujet, c’est un point important pour les centaines de milliers d’enfants élevés par des parents de même sexe dans ce pays. Mais je pense qu’un film s’essouffle si le sujet prend le pas sur tous les autres détails. Je me suis donc attaché à suivre les fluctuations de cette famille précise, et à trouver un chemin intéressant entre les pics de violence et les moments d’apaisement de ces personnes pleines de bonnes intentions. »
Patrick WANG




In the Family, de Patrick Wang, est un pari tout aussi fou que raisonnable. Fou, parce que se pose la question de savoir comment un inconnu de 37 ans a pu écrire, financer, mettre en scène, interpréter et produire un premier film de 2 heures et 50 minutes, le genre de durée que seuls des superauteurs du calibre de Terrence Malick ou Martin Scorsese peuvent s’autoriser aujourd’hui. Si cela ne l’a certainement pas aidé à trouver une distribution internationale (le film sort en France avec trois ans de décalage), difficile de croire que ce fut la seule raison pour laquelle il a été rejeté par 30 festivals, alors qu’il disqualifie largement l’ordinaire des sélections. In the Family paye surtout, semble-t-il, le prix de sa volonté affichée de rompre avec la standardisation d’un certain cinéma indépendant américain, qui, bloqué au stade du miroir, n’en finit plus de se conformer à l’image qu’il se fait de lui-même. De Fruitvale Station à States of Grace, en passant par Les Bêtes du Sud sauvage, l’homogénéité des titres triomphant à Sundance ou à SXSW en témoigne un peu plus chaque année.
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Page de filmdeculte : 

Ce premier film indépendant américain aura mis du temps à trouver le chemin des salles de cinéma françaises, mais il arrive à point nommé au moment où la définition de la famille donne encore lieu aux débats les plus violents. In the Family est pourtant un film qui débute dans une grande douceur, celle du quotidien à la fois tendre et complètement banal d’une famille homoparentale. Le décès d’un des deux pères, qui intervient très tôt dans le récit, est lui-même traité en sourdine, laissé hors-champ. In the Family est un long métrage qui prend son temps (parfois presque trop) pour montrer là où il veut aller, et le réalisateur ne filme jamais les scènes de larmes ou d’hystéries attendues. Ce qu’il filme est bien plus réaliste, et on le sait, la vraie vie peut devenir beaucoup plus glaçante que la fiction. Dans un premier temps, la vie continue. Joey peut compter sur ses proches, continuer à travailler et s’occuper de son fils. Là encore le quotidien est au cœur de toutes les attentions. Puis l’inévitable vient frapper à la porte sans prévenir. Et le film qui baignait jusqu’ici dans une douce torpeur prend des allures de rêve trop beau pour durer, et vire au cauchemar. Lire la page complète

Bande annonce :



Entretien avec Patrick WANG : 


Aux États-Unis, le film a eu du mal à trouver sa place dans les festivals et a finalement eu une carrière inattendue, puisque vous avez décidé de l’auto-distribuer, c’est bien cela ?

C’est vrai que beaucoup de festivals l’ont rejeté, aux États-Unis comme en Europe, y compris à Cannes. La plupart des rejets sont d’ailleurs venus de festivals LGBT, et ça a presque fini par me convaincre que j’avais fait une terrible erreur. Parmi tous ceux qui le voyaient, personne ne l’aimait, et je me suis sérieusement demandé d’où venait le problème. Ça m’a presque rendu fou. J’ai donc décidé de le distribuer par moi-même : j’ai loué une salle à New York pendant une semaine, j’ai invité des critiques, mais je voulais surtout voir si le public, lui, allait venir. Il devait bien exister un public pour ce film ! Et effectivement, le phénomène s’est inversé. Le public est venu est c’est lui qui a lancé la carrière du film. Pourquoi cela s’est fait comme ça ? Je l’ignore. Peut-être que les professionnels ont eu peur que le film soit difficilement rentable ?

Par la suite, j’ai fait le tour des États-Unis avec mon film sous le bras, jusqu’au Canada, j’ai été dans des villes dont je ne savais rien, et où aujourd’hui j’ai des amis. J’ai beaucoup appris sur ces endroits, rien que par la manière dont les spectateurs ont réagi au film. Certains réalisateurs n’aiment par voir leurs propres films et assister à des projections publiques, moi j’adore ! J’aime l’expérience en salle, j’aime sentir les réactions du public en direct, qu’elles soient positives ou négatives. Et ce sont ces projections qui font qu’aujourd’hui le film sort de manière plus officielle. Si aujourd’hui Ed Distribution distribue mon film, c’est parce qu’à la base, quelqu’un l’a vu à l’une de ces projections, on n’est pas passé par un vendeur international ou un gros festival. Et quelque part, ça correspond bien au côté artisanal du film.   


Bon film
GA