Vendredi 6 janvier 2017 à 20h30 au KID

Pour commencer l'année 2017, un film espagnol
Hermosa Juventud
Espagne :France 2014 1h42

Réal. : Jaime Rosales - Scénario : Jaime Rosales, Eric Rufas - Interpr.: Ingrid Garcia Jonsson, Carlos Rodriguez, Inma Nieto, Fernando Barona, Juanina Calderon, Patricia Mendy, Miguel Guardiola

*Carlos travaille comme intérimaire sur des chantiers. Natalia cherche du boulot et vit chez sa mère, dont la maigre pension ne parvient plus à subvenir aux besoins de sa fille et de son frère cadet. Carlos et Natalia s’aiment, ou du moins tentent de s’aimer dans un univers hostile…
*Implacable lucidité d’un récit qui révèle comment une situation normalement porteuse d’avenir se transforme en instrument de reproduction des inégalités, d’une oeuvre qui affronte à un tel niveau de réalisme le scandale de la pauvreté dont le combat consiste à frapper aux portes de l’avenir jusqu’à extinction de sa dignité et de sa vitalité.
« La Belle Jeunesse » offre au spectateur une excellente opportunité de découvrir un grand cinéaste européen dont l’oeuvre est caractérisée par une constante recherche et une justesse formelle jamais démenties. On tient certainement avec ce film une des meilleures réalisations cinématographiques sur la crise actuelle.
Critique de filmdeculte :
EN AVANT JEUNESSE
"Le temps que tu perds maintenant, tu ne le récupèreras pas !". Une menace plane sur la belle jeunesse du nouveau film de l'Espagnol Jaime Rosales (La Soledad). Rosales dépeint l'horreur économique à laquelle la jeunesse espagnole est confrontée, qui peut bien distribuer ses CV par milliers sans trouver le moindre travail. Quelques euros grattés pour aller à un concert, une fête de la lose sur un parking: Rosales décrit le quotidien d'une famille plongée dans le marasme et qui se bat. Pas de mélodrame doloriste pour autant, pas de regard mielleux sur ses héros courageux non plus. La survie ici est un instinct et le film est plutôt porté par cette tension, par cet art de l'ellipse qui donne une dynamique au récit. La page
Ce qu'en dit critikat : ICI
"...
Transfiguration du banal
Le film rappelle donc discrètement mais constamment le spectateur à son statut de spectateur, d’être regardant. Le choix de la pellicule 16 mm pour la majeure partie du film prend alors tout son sens : par son grain, celle-ci nous renvoie à la réalité matérielle du monde – en tant qu’elle est l’empreinte de la lumière qui le rend visible. Elle donne ainsi une impression de réalisme tout en affirmant toujours, par ce même grain, son statut d’image. Le fait que l’image se présente comme toujours produite et toujours regardée vient rebondir sur les images présentes au sein de la narration. C’est sans doute de ce jeu entre les images dans le récit et les images du récit que le film tire toute sa singularité et sa puissance. Car cette jeunesse dont Rosales tire le portrait a au moins un atout : sa beauté. C’est dans cette beauté que la dureté de la vision de Rosales prend corps : si l’on a plus besoin d’ouvriers, on a plus que jamais besoin d’images. La violence de l’usine fait place à la violence du devenir-image du corps." Lire la page


Bon film
GA

Samedi 10 décembre 2016 à 20h30 au KID

Ce samedi on vous propose un film japonais
Ohayò :

Japon 1959 – 1h34

Real. Yasujiro Ozu - Scénario : Yasujiro Ozu et Kôgo Noda - Images : Yuhara Atsuta - Musique : Toshiro Mayuzumi - Interpr. Ch ishu Ryu, Kuniko Miyake, Koji Shidara, Masahiko Shimazu, Yoshiko Kuga, Keiji Sada, Haruko Sugimura

*Deux jeunes garçons habitent, avec leurs parents, dans la banlieue de Tokyo. Ils sont, sans le vouloir, à l’origine d’une querelle entre des voisines.
Après une scène avec leurs parents (ils veulent une télévision, leur père refuse) leur père leur ordonne de se taire. Ils le prennent au mot et refusent alors de parler à quiconque…

*C’est un des films les plus accessibles d’Ozu, par sa drôlerie, son sujet universel : le conflit des générations, et son approche visuelle peut faire songer aux films de Tati. Le film interroge aussi sur les notions sociales, l’éducation des enfants et surtout sur l’utilité de la politesse que les enfants considèrent, parfois à juste titre, comme inutile et creuse (d’où le titre « Bonjour »). La maestria avec laquelle Ozu joue ici de l’insolence des enfants n’est pas sans évoquer aussi « Les quatre cents coups» de Truffaut, réalisé à la même époque.
De par sa vision emplie de tendresse sur l’enfance, de par son regard frais sur les bêtises des enfants (et sur celles des adultes !) le film résiste remarquablement à l’épreuve du temps.

Ce qu'en dit lesinrocks :
Une comédie atypique de la fin de la carrière d’Ozu, qui met en scène deux garnements rebelles et pétomanes. Bonjour est un remake de son Gosses de Tokyo (1932), où Ozu renoue, une fois n’est pas coutume, avec ses premières amours, la comédie ­ délaissée à la fin de sa carrière, axée sur le drame. Satire implicite du petit écran, vecteur de communication et d’incommunicabilité à la fois, facteur de dépendance et de discorde dans la cellule familiale, Bonjour est l’histoire de deux enfants qui, s’insurgeant contre le refus de leurs parents d’acheter un téléviseur, décident de ne plus parler. Ce film sur la rétention de la parole, où le cinéaste fait un clin d’œil à un cinéma muet qu’il n’a quitté qu’à regret, a pour fonction de pointer du doigt les contraintes imposées aux individus par la société japonaise : Lire la suite

Ilétaitunefoislecinema :
« Tu parles trop. Une vraie pie. Maintenant, ça suffit. Les gosses, ça se tait. » Par cette maxime définitive, le père de Bonjour espère bien réduire au silence son turbulent rejeton. Mais les adultes ont rarement le dernier mot chez Yasujirô Ozu, qui épouse volontiers la cause des petits garnements. Obéissance, travail et soumission : autant de valeurs que piétinent avec joie ses écoliers rebelles, pas modèles pour un sou. De sales gosses, en vérité : têtus, bagarreurs, fainéants, menteurs… Par leur indépendance d’esprit, leur farouche liberté, ils rejettent le pli de l’uniforme et font souffler un vent de subversion dans un monde trop civilisé. Multipliant les facéties, ils n’hésitent pas à remettre en cause l’ordre établi et posent des questions qui dérangent. « Pourquoi es-tu obligé de courber la tête devant ton patron ? » demande ainsi Ryoichi (Hideo Sugawara) dans Gosses de Tokyo, obligeant son père à reconnaître son humiliante servilité. Lire la suite


Une bande annonce


Bon film
GA