Décidément, le cinéma américain des années 60-70, largement influencé par la contre-culture, recèle bien des films aussi brillants que, parfois, largement méconnus. C’est le cas de
The Swimmer,
dont on a parlé récemment suite à une sortie plus que bienvenue en France, où il était resté inédit depuis 1968.
Etats Unis 1968 – 1h35
Réalisation : Frank Perry - Coréalisation : Sydney Pollack (non crédité)
Scénario : Eleanor Perry d’après une histoire de John Cheever
Image : David L. Quaid
Musique : Marvin Hamlisch
Interpr. : Burt Lancaster, Janet Landgard, Janice Rule, Tony Bickley, Marge Champion.
Un homme à moitié nu pénètre dans le jardin d’une propriété du Connecticut. Il plonge dans la piscine, puis se fait connaître aux propriétaires, mi amusés, mi incrédules. Cette journée d’été est si belle que l’homme a soudain une lubie : rejoindre sa villa à la nage en remontant le cours des piscines, tels les saumons qui retournent dans le fleuve où ils sont nés.
THE SWIMMER est un joyau insolite et méconnu du Nouvel Hollywood. Après des années d’invisibilité, on peut enfin le découvrir (jamais sorti en salles).
Il s’inscrit dans la vague contestataire du cinéma américain de la fin des années 60… Il décrit avec fiel la grande bourgeoisie comme un monde d’apparences où le bonheur se mesure à la taille des piscines, où l’amitié ne résiste pas aux revers de fortune, où les convenances masquent un profond mépris de classe.
Mais le film va plus loin encore, en remettant en cause la nature même du héros hollywoodien. Le rôle tenu par Burt Lancaster fait écho à celui de l’officier de « Tant qu’il y aura des hommes ». Quinze après, cette mâle assurance se noie dans la dépression et la solitude. L’Adonis athlétique se met à boiter, à frissonner au fil des retrouvailles de plus en plus douloureuses avec ses voisins et sa maîtresse.
Fitzgerald l’avait bien dit : « En Amérique, il n’y a pas de seconde chance »
Samuel Douhaire (in Télérama) . Voir la page telerama
Critique de citizenpoulpe
Extrait :
Basé sur une nouvelle de John Cheever, un écrivain américain très reconnu dans son pays, The Swimmer fut porté à l’écran par Frank Perry (sur un scénario de sa femme Eleanor Perry), réalisateur somme toute très peu connu (en France en tous cas), qui tourna également des documentaires et des téléfilms. Pour cause de désaccord, vraisemblablement avec la production, il ne termina pas The Swimmer ; c’est le célèbre metteur en scène Sydney Pollack (Les trois jours du Condor, Jeremiah Johnson, Out of Africa), alors au début de sa carrière, qui fut engagé pour tourner les scènes manquantes. ...
…Stupéfiante illustration d’un idéal de vie aussi trompeur que superficiel et cruel, The Swimmer nous emmène, au fil des piscines bleutées traversées par Ned Merrill, vers un constat noir et implacable. A découvrir absolument. Voir la page internet.
Bon film
GA