Samedi 26 janvier 2013 à 20h30 au Kid


Servi par un exceptionnel Toni Servillo, "Une vie tranquille" est un polar italien de la meilleure veine. Le Nouvel Observateur

unevietranquille

Una vita tranquilla

Italie/France/Allemagne

2010 – 1h45 – Coul.

Réalisation : Claudio Cupellini

Scénario : Filippo Gravino, Guido Luculano et Claudio Cupellini - Images: Gergely Pohàrnok - Interpr.: Toni Servillo, Marco d’Amore, Francesco di Leva, Juliane Koehler, Alice Dwyer.

Un Italien bien tranquille, Rosario, qui s’est installé en Allemagne, est rattrapé par son ancienne mafia.

Pour son 2ème long métrage, Cupellini choisit de pénétrer dans l’univers des camorristes de la région de Caserta. Pourtant, le film commence bien loin de ce fief, dans une auberge nichée en pleine nature allemande.

Tout commence dans la sérénité, mais, peu à peu, la tension monte et le cadre idyllique se fissure. Deux petites frappes italiennes viennent briser l’ordre bien tranquille de la station de villégiature et bouleverser la « vie tranquille » de Rosario. La violence finira par exploser.

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En surface, le film adopte souvent la forme du polar traditionnel. Mais, à son meilleur, il plonge dans le drame intimiste. Car, ce qui est ici l’objet du suspense, c’est de savoir quand vont éclater non les coups de feu, mais les faux-semblants. Les tueurs à gages se révèlent être des gamins terrorisés et vulnérables.

Toni Servillo est le remarquable interprète du personnage de repenti, mais dévoré par la violence et la rage. Déjà brillant en mafieux sans scrupules dans GOMORRA, il apporte toute son âme à ce qui est, au final, un portrait intimiste de gangster. image

Sur Critikat : Grâce à un contexte mafieux qui fonctionne toujours en sourdine, le film ne crée aucune attente de finalité dramatique. Sa force tragique est de diluer la violence des situations, qui n’interviennent jamais avec éclat et trouvent dans cette invisibilité leur pleine réalisation. Lire la suite

Sur Telerama : Sur bien des films italiens plane le souvenir du crime organisé, des « années de plomb ». Ici, c'est son cortège de malfaiteurs, plus ou moins repentis, qui intéresse, à travers le ­portrait d'un être opaque, condamné, entre deux pauses illusoires, à rester un éternel errant. Acteur ambigu s'il en est, Toni Servillo (Les Conséquences de l'amour et Il Divo, de Paolo Sorrentino) l'interprète, dominant, écrasant même (mais heureusement qu'il est là !) ce petit film soigné, intense par intermittence, mais un rien trop sage pour convaincre. Lire la page

imageLe point : Toni Servillo est l'un des deux, trois acteurs italiens qui méritent une reconnaissance internationale. On l'avait découvert dans Gomorra en recycleur de déchets mafieux. Il incarne ici, avec une sobriété, une tension et une force remarquables, un homme sans passé, un schizophrène rattrapé par les ombres d'une première vie qui impose sa violence au fur et à mesure que le film avance. L'acteur peut jouer des individus qui penchent du côté obscur de la force, il les rattrape toujours, sans forcer. Le genre "mafia" est abordé ici par le versant d'un portrait tragique de solitaire. Un film sombre, mais qui se bonifie jusqu'à sa conclusion. Voir la page

Bon film

GA