Samedi 23 janvier 2016 à 20h30 au KID

Un film coréen dont le titre est

Kkeut-Kka-ji-gan-da

En anglais c'est 


Corée du Sud - 2014 – 1h51

Réalisation : Kim Seong-hun
Scenario : Kim Seong-hun et Lee Hae-jun
Images : Kim Tae-sung
Musique : Mok Young-Jin
Interpr. : Lee Sun-gyun, Jo Jin-wong, Jeong Man-sik, Shin Dong-mi, Shin Jung-keun

 En route pour assister aux funérailles de sa mère, et tandis qu’il est visé par une enquête pour corruption, le commissaire Ko Gun-su renverse accidentellement un homme. Pour se couvrir, il décide de cacher le corps dans le cercueil de sa mère. Lorsque l’affaire est découverte, on nomme son adjoint pour mener l’enquête. Et quand l’unique témoin de l’accident se manifeste pour le faire chanter, Gun-su comprend qu’il n’est pas au bout de ses peines.


Le scénario fait s’enchaîner des situations toutes plus tragiques les unes que les autres, mais que l’humour vient toujours désamorcer.
L’accumulation de la malchance de Ko Gun-su est d’ailleurs en elle-même source de comique et l’on pense parfois aux cartoons où le personnage est poursuivi par la poisse, sans jamais mourir. Le réalisateur réussit avec autant d’inventivité que d’habileté à toujours garder l’équilibre entre thriller et comédie, livrant ainsi un film aussi bien ficelé que ludique et jouissif.


Autre veine comique du film : la satire. Bien que Kim Seong-hun se défende d’avoir voulu donner une image négative de la police coréenne, les forces de police présentes dans le film rivalisent de créativité pour illustrer ce que peut être un flic pourri. Cette dénonciation qui ne dit pas son nom est ainsi au coeur du film puisque Ko Gun-su dont le métier est de punir les crimes n’a de cesse que de maquiller le sien.


 «HARD DAY», SOUFFRANCES D’UN RIPOU
Il paraît qu’Hitchcock s’amusait beaucoup de son petit effet dans Psychose lorsque Norman Bates pousse la voiture de sa victime - du moins, celle de sa mère à cet instant du film - dans un marécage. Le véhicule s’enfonce lentement dans les eaux noires avant d’interrompre brutalement sa descente dans l’oubli définitif. Après quelques secondes en suspension, la voiture finit par couler à pic, au grand soulagement du dingo mais aussi du public qui, sans s’en rendre compte, se retrouve soudain gonflé à bloc d’une bouffée d’empathie pour un héros joli garçon mais pas très fréquentable.

Obsèques.
Hard Day, second film du Sud-Coréen Kim Seong-hun, est une variation, drôle, rythmée et cruelle, sur ce principe identificatoire, le personnage principal (campé par Lee Seon-gyoon, vu dans Haewon et les hommes de Hong Sang-soo) collectionnant à peu près tous les travers humainement possibles. Il est le lieutenant Go, pilier de la brigade criminelle de Séoul. C’est surtout un mauvais policier, corrompu jusqu’aux orteils comme tous ses collègues, mais aussi un père nul qui laisse son insupportable gamine faire ce qu’elle veut, un frère lamentable qui ment constamment à sa sœur et probablement un piètre mari car son épouse a déjà fait ses valises quand le film commence.


L’avis du « Monde » : à ne pas manquer
Entre son premier film, une comédie satirique inédite en France, et son deuxième, le corrosif Hard Day qui sort mercredi dans les salles après avoir été révélé, en mai 2014, à la Quinzaine des réalisateurs, le Sud-Coréen Kim Seong-hun aura laissé passer huit ans. Parmi ses nombreux mérites, ce brillant polar qui avance tête baissée, en tension maximale sur la ligne en zigzag d’un scénario tout en chausse-trapes, alternant explosions de violence sèche et contrepoints gaguesques, démontre sans ambages qu’une longue gestation ne produit pas nécessairement d’effets émollients.




Bon film
GA