Pour commencer l'année 2017, un film espagnol
Hermosa Juventud
Espagne :France 2014 1h42
*Carlos travaille comme intérimaire sur des chantiers. Natalia cherche du boulot et vit chez sa mère, dont la maigre pension ne parvient plus à subvenir aux besoins de sa fille et de son frère cadet. Carlos et Natalia s’aiment, ou du moins tentent de s’aimer dans un univers hostile…
*Implacable lucidité d’un récit qui révèle comment une situation normalement porteuse d’avenir se transforme en instrument de reproduction des inégalités, d’une oeuvre qui affronte à un tel niveau de réalisme le scandale de la pauvreté dont le combat consiste à frapper aux portes de l’avenir jusqu’à extinction de sa dignité et de sa vitalité.
« La Belle Jeunesse » offre au spectateur une excellente opportunité de découvrir un grand cinéaste européen dont l’oeuvre est caractérisée par une constante recherche et une justesse formelle jamais démenties. On tient certainement avec ce film une des meilleures réalisations cinématographiques sur la crise actuelle.
EN AVANT JEUNESSE
"Le temps que tu perds maintenant, tu ne le récupèreras pas !". Une menace plane sur la belle jeunesse du nouveau film de l'Espagnol Jaime Rosales (La Soledad). Rosales dépeint l'horreur économique à laquelle la jeunesse espagnole est confrontée, qui peut bien distribuer ses CV par milliers sans trouver le moindre travail. Quelques euros grattés pour aller à un concert, une fête de la lose sur un parking: Rosales décrit le quotidien d'une famille plongée dans le marasme et qui se bat. Pas de mélodrame doloriste pour autant, pas de regard mielleux sur ses héros courageux non plus. La survie ici est un instinct et le film est plutôt porté par cette tension, par cet art de l'ellipse qui donne une dynamique au récit. La page
Ce qu'en dit critikat : ICI
"...
Transfiguration du banal
Le film rappelle donc discrètement mais constamment le spectateur à son statut de spectateur, d’être regardant. Le choix de la pellicule 16 mm pour la majeure partie du film prend alors tout son sens : par son grain, celle-ci nous renvoie à la réalité matérielle du monde – en tant qu’elle est l’empreinte de la lumière qui le rend visible. Elle donne ainsi une impression de réalisme tout en affirmant toujours, par ce même grain, son statut d’image. Le fait que l’image se présente comme toujours produite et toujours regardée vient rebondir sur les images présentes au sein de la narration. C’est sans doute de ce jeu entre les images dans le récit et les images du récit que le film tire toute sa singularité et sa puissance. Car cette jeunesse dont Rosales tire le portrait a au moins un atout : sa beauté. C’est dans cette beauté que la dureté de la vision de Rosales prend corps : si l’on a plus besoin d’ouvriers, on a plus que jamais besoin d’images. La violence de l’usine fait place à la violence du devenir-image du corps." Lire la page
Bon film
GA