L'APAC vous propose un film japonais
de Mikio Naruse (1964)
Japon 1964 – 1h38
Real. Mikio Naruse - Scenar : Z.Matsuyama,M.Naruse - Interpr. : H. Takamine, Y. Kayama, M. - Kasubue, Y. Shirakawa - Musique : Ichirô Saikô - Images : Jun Yasumoto
----------------------------------------------------------------
*Veuve de guerre après seulement six mois de mariage, la belle Reiko n’a jamais voulu se remarier. Dix-huit ans plus tard, elle tient toujours à bout de bras la petite épicerie de sa belle-mère, malgré la concurrence des supermarchés. A ceux qui s’étonnent de cette vie de labeur et de privations, Reiko ne cesse d’affirmer son bien-être. Jusqu’à ce que son jeune beau-frère à la vie dissolue lui déclare sa flamme…
* « Comme dans la plupart des mélodrames de M. Naruse, Une femme dans la tourmente (1964) débute dans une relative légèreté pour aller crescendo vers la tragédie. La vision sarcastique et un rien cruelle des relations familiales, l’arrière-plan social sur l’essor de la grande distribution s’effacent peu à peu pour laisser place à la description d’un amour impossible : entre une femme prisonnière du passé et des convenances et un jeune homme de dix ans son cadet. Reiko est une figure familière du cinéma de Naruse : elle est fidèle à son mari au-delà de la mort et elle pousse jusqu’au sacrifice son sens du devoir familial. Mais son aspiration secrète à l’amour subsiste derrière les apparences d’un coeur en hiver. H. Takamine, est, une fois de plus, admirable par sa capacité à contrôler les émotions du personnage. Jusqu’à ce que des larmes trop longtemps refoulées viennent perturber son visage si lisse. Le dernier quart d’heure est bouleversant. » Serge Douhaire TELERAMA
----------------------------------------------------------
S’il est aujourd’hui encore méconnu du public occidental malgré environ 80 films au compteur, Mikio Naruse en est un peu fautif, n’ayant jamais cherché à attirer l’attention sur son travail. A cause d’une enfance malheureuse, il restera toujours complexé par ses origines qui feront de lui un éternel pessimiste ; il choisira, comme le feront la plupart de ses personnages, de vivre simplement et de se résigner à son sort sans rechercher une quelconque reconnaissance. Réalisateur très secret, il fut ainsi un peu relégué dans l’ombre par un autre cinéaste de l’intimisme familial, plus disert et œuvrant lui aussi dans le Shomin-Geki (films sur les gens d’origine modeste), Yasujiro Ozu. Naruse est pourtant dans son pays considéré comme l’un des cinq indiscutables maîtres du cinéma national de l’âge d’or classique aux côtés d’Akira Kurosawa, Kenji Mizoguchi, Tomu Uchida et Yasujiro Ozu. Dès le début des années 30, il mettra en scène des mélodrames où, comme dans Midareru, les femmes subissent déjà des sorts contraignants. Mais c’est seulement dans les années 50, avec Le Repas (Meshi), qu’il se mettra à explorer systématiquement toutes les facettes d’un cercle familial toujours en crise, devenant le cinéaste de la souffrance et de la douleur, atténuées cependant par des échappées furtives mais bien réelles sur le bonheur "illusoire" entrevu. Réalistes sans jamais sombrer dans le misérabilisme, mélodramatiques sans jamais aucune grandiloquence, engagés mais rarement militants, les films de Naruse - et Une femme dans la tourmente entre lui aussi parfaitement dans ce cadre - sont extrêmement nuancés et empreints d’un bel humanisme. Lire la suite
Compter parmi les films inédits en salles une œuvre de 1964 n’est pas si courant. Son auteur, Mikio Naruse, est au diapason de cette étrangeté, puisqu’il est sans conteste l’élément le moins identifiable parmi le quatuor des grands classiques japonais célébrés par la cinéphilie mondiale. Né en 1905, mort en 1969, auteur d’une œuvre subtile et économe de ses effets, délibérément diluée dans la grisaille du quotidien et le destin incessamment désappointé des gens ordinaires, il n’a ni l’élégance cruelle de Mizoguchi, ni la précision bouleversante d’Ozu, ni la fièvre lyrique de Kurosawa. Qu’a-t-il donc qui justifie le fait d’être ainsi placé au plus haut degré du temple cinéphilique ? Lire la page
--------------------------------------------------------------
Une bande annonce
Bon film
GA