UNE CHINOISE
She, a Chinese
She, a Chinese
Royaume Uni/France /Allemagne 2009 – 1h 38
Réalisation/ scénario : Xiaolu Guo
Image : Zillah Bowes
Musique : John Parish
Interpr. : Huang Lu, Wei Yibo, Geoffrey Hutchings, Chris Ryman, Hsinyi Liu
Que faire quand on est une petite campagnarde dans la Chine d’aujourd’hui ? Végéter dans son village en espérant faire un beau mariage avec un cadre du Parti Communiste ? Ou, comme la débrouillarde Mei, rejoindre des millions de ses semblables parties travailler dans la grande ville.
Cette « Chinoise » est largement autobiographique. La réalisatrice y retrace, à travers le parcours de son héroïne en fuite perpétuelle, ses propres émotions et expériences, son propre rejet des assignations identitaires ou sociales auxquelles sont soumis les jeunes gens de sa génération.
Formée à Pékin, installée à Londres depuis 2002, Xiaolu Guo est imprégnée de références cinématographiques européennes qu’elle oppose à l’académisme d’une grande partie du cinéma chinois.
Son personnage se démarque de l’idée préconçue que l’Occident se fait de la jeunesse chinoise, prise en étau entre un communisme issu d’une révolution culturelle qui ne leur dit plus rien et un capitalisme d’affaires de plus en plus profondément implanté.
Au long des douze chapitres aux titres ironiques qui rythment le parcours de Mei, la cinéaste nous propose une vision plus existentialiste de l’individu, incarnée par cette jeune fille à la fois dure et fragile, déterminée mais perdue.
Léopard d’or au Festival de Locarno 2009
Cinéaste « bohémienne » au Festival de Gand XIAOLU GUO REPOND A GODARD
Extraits de sa page internet : “…Mais c’est Jean-Luc Godard qu’elle prend plaisir à citer au sujet de son dernier film. « Il y a une quarantaine d’années, il tournait La Chinoise. Eh bien, voilà en quelque sorte la version chinoise de La Chinoise. Une version totalement à l’envers, puisque ma Chinoise à moi fait le voyage inverse, et va vers l’Ouest. C’est une référence un peu cynique à Godard, puisque sa Chinoise à lui n’existe plus, aujourd’hui. »” La page complète ici
Une critique de Gérard Delorme :
Vivant comme peut l’être un journal de bord, le récit avance par courts chapitres qui correspondent chacun à une rencontre. Si on ne retient que ce qui est montré, le personnage peut paraître limité, voire antipathique. Mais ce qui importe est sous-entendu. Selon la tradition chinoise, l’héroïne aurait dû accepter le destin qui lui était tracé. Son refus révèle un courage que les Chinois n’ont pas tous lorsqu’ils sont confrontés, comme aujourd’hui, à la nécessité de se redéfinir. La fin reste ouverte, mais cette Chinoise a quand même obtenu une victoire : la liberté de continuer à se chercher.
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Bon film
G A