Venez vous remonter le moral avec
VACANCES A PARIS
The Perfect Furlough (La Permission Parfaite)
USA 1959 – 1h33- Scope couleurs
Réalisation : Blake Edwards - Scénario : Stanley Shapiro - Images : Philip H. Lathrop -Musique : Frank Skinner - Interpr. : Tony Curtis, Janet Leigh, Keenan Wynn, Linda Cristal, Marcel Dalio.
Pour remonter le moral des soldats dans une base militaire de l’Arctique, une psychologue suggère d’offrir au plus militant trois semaines de vacances à Paris, en compagnie d’une vedette de Hollywood.
Cette délicieuse comédie de 1958 appartient à la toute première période de B. Edwards et précède de peu les grands chefs d’œuvre à venir (Diamants sur canapé, la Panthère rose…), mais on assiste là à la naissance d’un extraordinaire talent comique.
En dépit d’un scénario assez faible et d’un temps de tournage très court, c’est une œuvre brillante et rythmée qui témoigne, de la part de son auteur, d’une maitrise et d’un sens du gag déjà fort net.
Le film témoigne aussi de l’affirmation des idées personnelles du cinéaste qui s’attaque à l’armée et aux militaires, révèle le vide du fantasme organisé et brocarde le star-system et Hollywood, ce grand distributeur de frustration.
On voit là comment un petit film de série, au départ sans prétentions, devient, dans les mains d’un cinéaste qui sait s’adapter aux contraintes, le lieu d’une remarquable expression.
“L’entame est ébouriffante. Ça ne va pas fort, dans le cercle polaire. Cent-quatorze hommes se morfondent dans une base scientifique de l’armée américaine. Ils ne font plus leur travail, il se battent, s’ennuient, désespèrent. À l’état-major, on fait venir les services psychologiques, on cherche une solution. On la cherche sans jamais prononcer le fin mot du problème : le sexe. Plus précisément : le manque de sexe. Le film s’installe dans le cadre paillard et peu amène de la comédie trouffionne. Mais Edwards l’aborde par un tissage si subtil d’allusions et de sous-entendus, tant dialogués que visuels, qu’il le leste de toute sa lourdeur habituelle. Rarement a-t-on vu une aussi brillante mise en scène de la frustration sexuelle. L’image du caporal Paul Hodges (Tony Curtis) tirant à répétition, d’un geste mécanique, des fléchettes sur le poster grandeur nature d’une star de cinéma, sans jamais la toucher, est proprement savoureuse.” Lire la suite
Le film démarre couci-couça, malgré son pitch gentiment ahuri. Pour calmer la libido de soldats américains en mission pour un an dans l’Antarctique, des psychologues militaires, Janet Leigh en tête, ont l’idée la plus tordue qui soit : offrir à un seul des troufions la permission idéale (c'est le titre original, The Perfect Furlough), qu’il partagera – du moins en paroles – avec tous les autres. Et voilà Tony Curtis, qui s’est arrangé – d'une façon assez drôle – pour être tiré au sort, en vacances à Paris avec une starlette latina…
« On regrette amèrement que Blake n’ait pas mis son nom, ni Edwards son prénom sous le scénario de cette gentille ou banale, comme il vous plaira, comédie américaine. » Ce n’est pas moi qui l’écris, c’est JLG, alors critique aux Cahiers, qui s’emmêle ensuite les pinceaux dans des dialogues qu’il a un peu rêvés – ou encore plus probablement subis en VF… Signé Stanley Shapiro, déjà auteur pour Blake Edwards du un peu surcoté Opération Jupons, le scénario se borne à vouloir par tous les moyens mettre Tony Curtis dans le lit de la mignonne actrice, puis dans celui de Janet Leigh – que le comédien partageait de temps à autre, puisque les deux acteurs étaient à l’époque mariés. Lire toute la page
Bon film
GA