Samedi 23 novembre 2013 au Kid : 20h30

L'avis du "Monde" : EXCELLENT

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LE POLICIER
Israël 2011 – 1h47


Réalisation/ Scénario :Nadav Lapid - Images : Shai Goldman - Interpr. : Yiftach Klein, Yaara Pelzig, Michael Mushonov, Menashe Noï, Michael Aloni, Gal Hoyberger.

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*Des policiers qui foncent sans réfléchir, des révolutionnaires qui oscillent entre détermination suicidaire et velléité…
* « Le Policier » a été montré pour la 1ère fois en juillet 2011 au Festival de Jérusalem, à l’aube de la « Révolution des tentes », sorte de version israélienne des Indignés. En montrant des révolutionnaires contemporains (on pense à la Bande à Baader des années 70), le film a inquiété les autorités qui, pour ne pas inciter la jeunesse à un activisme violent, l’a interdit aux moins de 18 ans.

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*Une fois de plus, le cinéma israélien va très au-delà des récits et des images véhiculés par les médias. Pas de conflit israélo-palestinien ici, ou seulement par allusions. Car, même en Israël, la vie intime sociale et politique ne se réduit pas à un seul sujet, si important soit-il. La force singulière du film consiste à montrer que la société israélienne est autant menacée par elle-même, ses propres aveuglements que par l’Autre (le Palestinien, l’Arabe, le Musulman).
Et si la société israélienne est parfois aveugle, « le Policier » serait plutôt du genre extralucide, tant par le scénario que par le style, avec ses cadrages tranchants et sa lumière limpide.
Le film a obtenu le « prix spécial du jury » au Festival de Locarno 2011.

Sur lemonde.fr :

"Le Policier" : en Israël, le film qui fait voler le consensus en éclats…Le Policier est un film lapidaire. Dès les premières secondes, on est frappé par la rigueur tendue de la mise en scène. Des plans parfaitement composés, habités par des corps musclés, nerveux, prêts à bondir à la moindre provocation. Hommes-machines, ivres de leur virilité, fanatiques du drapeau. Ce sont les membres d'une brigade d'élite de la police israélienne…. La page ici

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Sur cinecdoche :

La société israélienne est souvent présentée au cinéma comme un bloc homogène, uni face à l’ennemi palestinien. Un mythe que Nadav Lapid, jeune réalisateur israélien, démonte dans Le Policier, film poignant qui révèle les dessous de cette unité.

Le Policier est l’histoire d’une confrontation. Entre Etat et terroristes, entre un homme et une femme, entre riches et pauvres, entre révolutionnaires et policiers. À travers les deux groupes qu’il met en scène – une unité anti-terroriste et un groupe de jeunes terroristes – Nadav Lapid dresse le portrait d’une société fracturée socialement, dans laquelle les mythes sont des instruments de propagande utilisés pour cacher une sombre réalité. Deux blocs irréconciliables qui forment les deux chapitres de son film – un montage parallèle aurait été inapproprié dans la mesure où aucun pont ne peut être dressé entre les deux entités. La confrontation, inéluctable, n’a ainsi lieu que dans les dix dernières minutes, final aussi brillant que dramatique. La suite

imageLes inrocks :

Axiome connu depuis une quinzaine d’années : le cinéma israélien se porte aussi bien que le pays va mal.

Démonstration magistrale en trois mouvements par Nadav Lapid : Le Policier est un grand film sur une société qui ne va pas bien. La suite

Marianne :

Pour mesurer l’audace et le courage que Nadav Lapid a dû déployer pour écrire et réaliser le Policier, il faut à chaque image se répéter que c’est bien un film israélien. Yaron (Yiftach Klein) est beau. Costaud. Il est policier d’élite à Tel-Aviv. Une camaraderie virile le lie à ses compagnons. Yaron va être père pour la première fois, on le voit masser longuement les cuisses, le beau ventre nu et rond de sa femme. Mais l’érotisation est plutôt celle du corps de ces jeunes hommes, de leurs armes pointées comme un prolongement de leur sexe. La caméra privilégie les gros plans, on est proche de ces garçons sportifs et rieurs. Même si l’on devine que l’entrainement, la traque obsessionnelle de « l’ennemi de l’extérieur » ne sont pas jeux d’enfant. Justement, il y a eu une bavure dans leurs rangs, un procès s’annonce. Un des membres de l’unité est malade. Cancer. Le groupe décide qu’il va tout prendre sur lui. Il accepte. Condamné pour condamné… Le Policier est pourtant bien un film israélien. La page

Bon film

GA