ILO ILO
Singapour 2013 – 1h39
Réalisation : Antony Chen - Scenario : Antony Chen - Images : Benoit Soler - Interpr. : Yeo Yann Yann, Chen Tianwen, Angeli Bayani, Koh Jia Let, Peter Wee
*Jiale est un petit garçon turbulent qui fait des bêtises pour attirer l’attention de ses parents. Hwee Leng, enceinte de son deuxième enfant, engage une nounou pour s’occuper de lui : Teresa. Jiale prend plaisir à désobéir à Teresa, mais celle-ci ne cède jamais et le garçon s’adoucit peu à peu à son contact…
*Bien que se situant au coeur des années 90, le film éclaire l’actualité d’une lumière douce et pourtant crue (problème d’immigration refoulée, crise économique, rapports de classe décadents).
Douce parce que le portrait de chacun de ces quatre héros ordinaires est brossé avec la plus fine humanité. Crue parce que le cinéaste n’élude rien de ce qui fait la douleur d’une situation de crise, que ce soit la peur du déclassement ou l’illusion d’un monde meilleur. Dans les deux cas, la famille se disloque.
Film de « musique de chambre plutôt que film d’orchestre » comme l’a dit à son sujet Agnès Varda en lui remettant, à Cannes, la Caméra d’Or, en tout cas œuvre d’une exemplaire maturité
Critique des InrocKs :
Le réalisateur, avec une vraie intelligence, ne juge personne, ne crée pas de méchants artificiels, ne cherche pas à nous soutirer des larmes, mais crée un joli équilibre entre comédie familiale et mélodrame social – ou entre comédie sociale et mélodrame familial.
On rit, on pleure, comme dans une vieille comédie italienne. Les acteurs sont dirigés de main de maître et Anthony Chen sait toujours à quel moment poser sa caméra pour en tirer la substantifique moelle (la scène de l’anniversaire de Jiale). Lire la page
Critique du Monde :
"Ilo Ilo" : deux mal-aimés, une esclave moderne et un enfant délaissé
Ancré dans le quotidien d'une famille singapourienne à la fin des années 1990, au moment où la crise économique asiatique fait sentir ses effets et où la mère est sur le point d'accoucher d'un deuxième enfant, Ilo Ilo avance sur un fil ténu qui creuse, par petites touches, l'intériorité de personnages ordinaires.
Alors que le fils, Jiale, garçon agressif et pervers d'une dizaine d'années, pose de plus en plus de problèmes à l'école comme à la maison, ses parents décident d'embaucher une bonne philippine pour s'occuper de lui. Ce sera Teresa, que la mère accueille sans chichis, confisquant son passeport et lui indiquant le matelas sous le lit de son fils qui lui servira de couche. Lire la page
Bon film
GA